Mayotte : la députée Estelle Youssouffa votera "cette limitation du droit du sol", mais se dit "consternée" par "la classe politique"
"Je voterai cette limitation du droit du sol à Mayotte", déclare Estelle Youssouffa, députée Liot du 101e département français, sur franceinfo. Un vote "pour Mayotte et uniquement pour Mayotte" insiste la députée qui se dit "consternée" que "la classe politique" fasse "du gagne-petit sur Mayotte pour aller extrapoler le problème [de l'immigration clandestine] dans l'Hexagone".
Une proposition de loi arrive à l’Assemblée nationale, ce jeudi, dans le cadre d’une niche parlementaire LR, pour renforcer les conditions d'accès à la nationalité française à Mayotte et restreindre le droit du sol. La nouvelle règle prévoit de conditionner l'accès à la nationalité française d'un enfant à une durée de résidence des deux parents sur le sol français à au moins un an. Contre trois mois et pour un seul des deux parents, selon la loi qui s'applique depuis 2018.
"Une réponse administrative, mais toujours pas protéger notre frontière"
"Mayotte a toujours demandé la suppression du droit du sol" rappelle la députée qui juge que l'île est victime d'"un abus et [d']un détournement clair du droit du sol". Ce droit "n'est appliqué à Mayotte que depuis 1993, date à laquelle on voit décoller l'immigration, l'immigration clandestine vers notre département", selon elle.
Pour autant, Estelle Youssouffa "ne défend pas ce qui a été déposé" et se dit "consternée" que cette proposition de loi "utilise Mayotte" pour faire "du gagne-petit" et "pour aller extrapoler le problème dans l'Hexagone". La députée ironise sur la méthode : "On va faire un laboratoire parce qu'on est des cochons d'Inde à Mayotte, c'est connu".
Estelle Youssouffa, qui a déposé "une proposition de loi constitutionnelle pour abroger le droit du sol à Mayotte", en septembre dernier, ajoute aussi que "Mayotte n'a jamais demandé la suppression du droit du sol pour le reste du pays" et que "sur la question migratoire, le droit du sol, c'est une réponse administrative, mais ce n'est toujours pas protéger notre frontière".