Rugby : largement dominé par une Afrique du Sud à 14, ce XV de France est encore loin du très haut niveau

Un revers qui laisse la place à beaucoup d'interrogations. Le XV de France a été dominé et renversé par l'Afrique du Sud championne du monde en titre (32-17), samedi 8 novembre, sur la pelouse du Stade de France, en ouverture de sa tournée d'automne. Dans un match qu'ils auraient pu maîtriser, notamment en raison de leur supériorité numérique pendant une bonne partie de la seconde période, les Bleus ont fini par s'incliner face à la supériorité sur 80 minutes des numéros 1 mondiaux.

Echo au crève-cœur du quart de finale de la Coupe du monde 2023 disputé sur la même pelouse, la défaite a démontré tout ce qui sépare encore les Bleus de Fabien Galthié de la meilleure équipe du monde et du très haut niveau international.

Samedi soir, ils ont eu toutes les difficultés du monde à valider leurs périodes de domination, notamment lors de ces 24 minutes passées en supériorité numérique au retour des vestiaires. "On a eu 20 bonnes minutes en seconde mi-temps où on les met à mal par nos lancements, on arrive à avancer et malheureusement on n'arrive pas à finir les coups", a regretté Gaël Fickou, capitaine du soir, en conférence de presse après la rencontre.

"Malheureusement, on n'arrive pas à finir les coups"

Surtout que dans ce secteur, ils ont pris une véritable leçon de leurs adversaires. Monstres de réalisme, les Springboks ont attendu leur heure et ont inscrit trois essais dans le dernier quart d'heure de jeu (64e, 70e, 76e), d'abord pour prendre la tête au tableau d'affichage, puis pour définitivement sceller le sort d'une rencontre. Une physionomie de match anticipée et préparée, selon la sensation Sacha Feinberg-Mngomezulu dans les travées de l'enceinte dionysienne après la rencontre : "On sait que les fins de match sont souvent là où les choses se décantent. Les 50, 60 premières minutes sont souvent des jeux d'échecs. Je suis content qu'on ait réussi à rester à un point d'écart, car cela nous a permis d'accélérer dans les 20 dernières minutes."

"En seconde, du moment où on n'a pas scoré, ils nous ont acculé dans nos cinq derniers mètres. Mais eux c'est clinique, et ça marque. Puis ça revient et ça marque à nouveau."

Thomas Ramos, arrière du XV de France

au micro de TF1

De quoi l'emporter avec plus de 30 points, et marquer le coup. "Ils sont restés dans le match, ils ont réussi à le renverser assez vite. À la fin, le score est un peu lourd par rapport à la physionomie du match", a estimé le jeune ouvreur tricolore Nolann Le Garrec, visage fermé, en zone mixte.

Des Springboks encore plus impressionnants

Les Bleus ont aussi été dominés dans les phases de conquête, notamment la mêlée, mise à mal pendant toute la rencontre, dans le sillage de la première ligne expérimentale et des deux piliers Baptiste Erdocio et Régis Montagne aux deux sélections chacun avant de fouler la pelouse ce soir. "La base de ce jeu, les phases de conquêtes organisées, c'est leur point fort [...] Ils ont réussi à appuyer pour récupérer des pénalités et ensuite avancer et avoir la possession. C'est une entreprise, une organisation qui nous a dominés malgré notre bonne volonté", a analysé Fabien Galthié au micro de TF1.

Ces fondamentaux faisaient déjà, il y a deux ans, la force de Springboks qui ont donné l'impression de s'être encore plus bonifiés. "Ils ont toujours les mêmes atouts, qu'ils ont encore plus développés, toujours les mêmes forces", a approfondi le sélectionneur en conférence de presse. Sans doute une incitation supplémentaire pour continuer de travailler et gommer les "petites erreurs qui ont fait qu'on a laissé filer le match", dixit Thomas Ramos à TF1. "Il faut qu’on reparte au boulot, qu’on rebosse, qu'on prenne du plaisir", a assuré Julien Marchand, aux premières loges des difficultés tricolores dans le pack. Ils seront attendus au tournant dès leur prochaine sortie, samedi 15 novembre, face aux Fidji, qui ont donné du fil à retordre aux Anglais, et qui ne se présenteront sans doute pas en victime expiatoire.