Ukraine : après un échange avec Poutine, Orban dit que Kiev a «refusé» un cessez-le-feu à Noël et un échange de prisonniers
Le président russe Vladimir Poutine et le premier ministre hongrois Viktor Orban ont échangé mercredi par téléphone sur la situation en Ukraine, Budapest affirmant ensuite que Kiev avait rejeté une offre d'arrêt des hostilités «à Noël». «Nous avons proposé un cessez-le-feu à Noël et un vaste échange de prisonniers. C'est triste que le président @ZelenskyyUa l'ait clairement rejeté et exclu aujourd'hui. Nous avons fait ce que nous pouvions!», a écrit sur le réseau social X Viktor Orban, dont le pays exerce actuellement la présidence tournante du Conseil de l'UE.
De son côté, l’Ukraine affirme ne pas avoir «discuté» avec le président hongrois d’un cessez-le-feu pour les fêtes, selon un conseiller présidentiel. «Comme toujours, la partie hongroise n’a pas discuté avec l’Ukraine. Et comme toujours, la Hongrie n’a pas prévenu (l’Ukraine, ndlr) de ses échanges avec Moscou», a déploré Dmytro Lytvyne, un conseiller à la présidence ukrainienne, dans un message écrit aux médias.
Dans un communiqué, Moscou a affirmé que Viktor Orban, lors de cet échange, avait dit chercher une solution «politico-diplomatique» au conflit, en particulier grâce à «ses contacts avec des dirigeants occidentaux». Pour sa part, Vladimir Poutine a de son côté dénoncé «la ligne destructrice du régime de Kiev» qui exclut une «résolution pacifique», selon cette déclaration du Kremlin qui précise que les deux dirigeants ont aussi parlé de la situation en Syrie. Viktor Orban a confirmé «une conversation d'une heure» avec le chef du Kremlin. «Il s'agit des semaines les plus dangereuses de la guerre», a-t-il mis en garde.
Saper «l’unité» européenne
Quelques heures plus tard, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé Viktor Orban de saper «l'unité» européenne face à l'assaut russe en Ukraine en ayant cet appel avec Vladimir Poutine. «Personne ne doit promouvoir sa propre image au détriment de l'unité» et «l'unité en Europe a toujours été la clé» pour mettre la fin au conflit, a souligné M. Zelensky. «Il ne peut y avoir de discussions sur la guerre que la Russie mène contre l'Ukraine, sans l'Ukraine», a-t-il ajouté, dans un message sur X. «Nous espérons tous que Viktor Orban ne va pas appeler Assad à Moscou pour écouter ses leçons pendant des heures», a encore raillé le président ukrainien, en référence à la récente fuite en Russie du dirigeant syrien déchu.
Lundi, Viktor Orban s'était entretenu avec le président élu américain Donald Trump dans sa résidence en Floride, poursuivant sa «mission pour la paix» en Ukraine, selon Budapest. Viktor Orban, resté proche du Kremlin, est l'un des rares dirigeants de l'UE à maintenir de longue date des contacts avec son «ami» Donald Trump, qu'il a déjà rencontré à deux reprises cette année et qu'il soutient depuis 2016.
Disant chercher une solution diplomatique au conflit en Ukraine en rencontrant des responsables des deux camps, Viktor Orban avait irrité ses partenaires européens en juillet en allant voir Vladimir Poutine à Moscou, sans concertation préalable. Lors de l'appel de mercredi, Poutine et Orban ont également discuté de la coopération «économique et commerciale» entre Moscou et Budapest, selon le Kremlin, notamment «de projets mutuellement bénéfiques dans le domaine énergétique». La Hongrie continue d'importer environ les deux tiers de son gaz de Russie.