Le Pakistan a fait un essai de lancement de missiles sur fond de tensions croissantes avec l'Inde

L'armée pakistanaise a effectué samedi 3 mai un essai de lancement de missiles sol-sol, sur fond de tensions accrues avec l'Inde voisine faisant craindre un embrasement entre les deux puissances nucléaires rivales.

New Delhi tient Islamabad pour responsable de l'attaque qui a tué le 22 avril 26 civils dans la partie du Cachemire qu'elle administre, un attentat qui n'a pas été revendiqué et dans lequel le Pakistan nie toute implication.

"Le Pakistan a mené aujourd'hui un lancement test réussi du système d'armement Abdali, un missile sol-sol d'une portée de 450 km", a rapporté l'armée dans un communiqué.

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"Le lancement avait pour objectif d'assurer la préparation opérationnelle des soldats et de valider des paramètres techniques clés, dont le système de navigation avancé du missile et les fonctionnalités avancées de maniabilité", a-t-elle poursuivi.

D'après cette source, le chef de l'armée Syed Asim Mounir a présidé vendredi une réunion de hauts gradés à propos de "l'impasse actuelle entre le Pakistan et l'Inde".

Il y a "souligné l'importance cruciale d'une vigilance accrue et d'une préparation proactive sur tous les fronts", a encore indiqué le communiqué militaire.

Échanges de tirs nocturnes

Des sources militaires indiennes ont fait état d'échanges de tirs nocturnes pour la neuvième nuit consécutive entre les armées le long de la Ligne de contrôle (LoC), qui divise sur 770 km la région disputée.

Des membres des forces de sécurité frontalières indiennes montent la garde près du poste frontière de Wagah entre l'Inde et le Pakistan, à environ 35 km d'Amritsar, le 3 mai 2025.
Des membres des forces de sécurité frontalières indiennes montent la garde près du poste frontière de Wagah entre l'Inde et le Pakistan, à environ 35 km d'Amritsar, le 3 mai 2025. © Narinder Nanu, AFP
Mardi, le Premier ministre indien Narendra Modi a donné son feu vert à une "riposte" militaire. Depuis, le Pakistan dit avoir des "informations crédibles" sur une frappe indienne imminentes.

"Tout aventurisme indien rencontrera une réponse déterminée", avait lancé cette semaine Syed Asim Mounir aux troupes lors d'exercices militaires au Pendjab, frontalier de l'Inde.

Le secrétaire d'État américain Marco Rubio a appelé cette semaine les dirigeants des deux pays en vue d'une désescalade.

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Mais des deux côtés, les responsables ont campé sur leurs positions : son homologue indien Subrahmanyam Jaishankar a exigé que ceux qui ont "perpétré, soutenu et planifié" l'attaque de Pahalgam soient "traduits en justice" ; le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif a accusé une nouvelle fois l'Inde de "provocations" et de "chercher l'escalade".

Avec AFP