Envoyé spécial à Douma
Ali pointe du doigt la colline voisine. «Ce n’est pas celle-là, c’est celle d’avant, explique-t-il. C’est là-bas qu’on vivait jusqu’au début de la guerre.» Ali est un Bédouin du clan des Zawahra. Jusqu’au 15 octobre, il habitait à Ein ar-Rashash, un petit village lové entre les collines arides du centre de la Cisjordanie. Ce matin-là, huit jours après le début de la guerre entre Israël et le Hamas, lui, sa famille et toute sa communauté ont été forcés de plier bagage et de quitter leur terre, sous la pression des colons voisins. Quatre-vingt-dix Bédouins et leurs 400 bêtes se sont ainsi dispersés dans les collines environnantes qui surplombent la vallée du Jourdain.
Sous une large tente, assis sur les tapis bédouins qui recouvrent le sol, Ali sert le café, entouré de ses frères et de son père. Depuis le 15 octobre, la famille s’est installée sur ce lopin de terre prêté par un fermier de Douma, le village voisin. «Les colons ont profité de la guerre pour nous chasser