Plus de 470 jours de captivité. Quatre soldates israéliennes ont été libérées par le Hamas, samedi 25 janvier, dans le cadre de l'accord de trêve conclu avec Israël dans la bande de Gaza. Agées de 19 à 20 ans, Liri Albag, Karina Ariev, Daniella Gilboa et Naama Levy effectuaient leur service militaire et étaient affectées à la surveillance de la bande de Gaza lors de leur enlèvement le 7-Octobre.
En échange de leur libération, Israël doit relâcher dans la journée 200 Palestiniens détenus dans ses prisons, selon des sources palestiniennes. La première étape de la trêve, entrée en vigueur dimanche 19 janvier, doit permettre la libération de 33 otages israéliens contre quelque 1 900 prisonniers palestiniens. Voici ce que l'on sait des quatre soldates israéliennes libérées samedi.
Liri Albag, 19 ans
Au moment de son rapt, la soldate effectuait son service militaire à la base de Nahal Oz, frontalière de la bande de Gaza. La jeune femme, qui souhaitait devenir architecte d'intérieur, avait débuté sa mission d'observatrice depuis seulement un jour et demi, selon le Jérusalem Post. La jeune femme était apparue affaiblie dans une vidéo diffusée le 4 janvier par le Hamas : la tête entre les mains, en larmes, elle implorait Israël d'agir pour sa libération.
La mère de Liri, Shira Albag, a décrit à la presse ses conditions de détention en se basant sur le témoignage de Noa Argamani, l'une de ses co-détenues : "Noa a dit qu'elles étaient des esclaves", a-t-elle déclaré. Les otages "nettoyaient leur jardin, faisaient la vaisselle et préparaient des aliments qu'ils ne pouvaient pas manger. Liri vivait dans une villa de luxe ; ils l'ont laissée prendre une douche au bout d'un mois. Au bout de 40 jours, ils l'ont emmenée dans les tunnels. C'est bien pire. Il n'y avait que de l'eau salée et peu de nourriture. Pas de vêtements pour se changer", racontait-elle en juin au Jérusalem Post.
Karina Ariev, 20 ans
Pendant l'attaque de la base de Nahal Oz, la soldate avait eu un échange déchirant au téléphone avec sa famille. "Elle nous a demandé de continuer nos vies" si elle mourrait, a rapporté sa sœur Sasha dans une interview au Time Magazine. Peu après, elle avait été identifiée dans une vidéo du Hamas sur Telegram. Elle y apparaît auprès de deux autres femmes, allongée dans une Jeep et entourée d'hommes parlant arabe. Son visage est ensanglanté.
Une vidéo publiée par le Hamas sur le réseau social Telegram en janvier la montrait en vie notamment aux côtés de Daniella Gilboa et de Doron Steinbrecher, libérée le 19 janvier. Habitante de Jérusalem, Karina Ariev est décrite par sa famille comme aimant la cuisine, le chant, la danse et la poésie, selon le média israélien Ynet. D'après le Forum des familles d'otages, "elle rêve de devenir psychologue".
Daniella Gilboa, 20 ans
La jeune femme officiait comme sentinelle dans la base de Nahal Oz. Le matin du 7-Octobre, elle avait réussi à contacter ses proches. "Maman prie pour nous", avait-elle déclaré à sa mère Orly, rapporte Ynet. Daniella a même envoyé des vidéos à son petit ami et ces images ont permis, grâce à sa tenue, de l'identifier sur des vidéos du Hamas. Elle y apparaît en train de boitiller, pieds nus, alors qu'elle est forcée de monter à bord d'une Jeep.
Dans une vidéo publiée en juillet 2024 par le Hamas, elle demandait sa libération et se montrait critique envers le gouvernement israélien : "Où étiez-vous le 7-Octobre quand j'ai été tirée de mon lit ? Où êtes-vous maintenant ? Pourquoi, moi, une soldate qui a donné 100% de moi-même à son pays et qui a servi dans des conditions si difficiles dans la bande de Gaza, dois-je me sentir abandonnée et rejetée par vous ?", déclare-t-elle, sous la contrainte. "Elle apparaît forte et déterminée, mais les évaluations psychologiques que nous avons reçues indiquent son mauvais état mental", avait réagi sa mère, citée par le Jérusalem Post.
Originaire de Petah Tikva, près de Tel-Aviv, Daniella Gilboa est une musicienne accomplie : elle joue du piano, chante, écrit et rêve de devenir chanteuse, selon Ynet. Son petit ami aurait demandé sa main en décembre 2023 auprès de la famille de la soldate, relate le Jérusalem Post.
Naama Levy, 20 ans
Les images de sa capture ont fait le tour du monde. La jeune femme, âgée de 19 ans à l'époque, est escortée vers un véhicule, un pantalon de survêtement gris maculé de sang – ce qui a rapidement posé la question des violences sexuelles perpétrées par le Hamas. Son frère Amit Levy a cependant déclaré au site The Media Line que sa sœur n'avait pas été victime de violence sexuelle pendant au moins les cinquante premiers jours de sa captivité, s'appuyant sur des témoignages d'ex-otages. Naama Levy apparaît sur d'autres vidéos, le visage tuméfié.
La soldate est la petite-fille de survivants de camps de concentration. Selon un site internet créé par ses proches, elle est la deuxième d'une famille de quatre enfants et a grandi en Inde, où elle a étudié dans une école américaine. La jeune femme affiche un parcours humanitaire : elle a travaillé comme bénévole aux Nations unies, à la Croix-Rouge et au programme Hands of Peace, qui promeut le dialogue entre jeunes Israéliens et Palestiniens.