En Île-de-France, la pollution de l'air a été divisée par deux en 20 ans, estime Airparif
La pollution de l'air en Île-de-France a été divisée par deux en 20 ans, estime Airparif dans une nouvelle étude publiée mercredi 9 avril. C'est grâce à une "combinaison de réglementations et de politiques publiques européennes, nationales et locales", affirme l'association indépendante chargée de la surveillance et de l’information sur la pollution de l’air en Île-de-France.
"Entre 2005 et 2024, les concentrations des polluants de l’air réglementés les plus nocifs pour la santé humaine, à savoir les particules fines (-55%) et le dioxyde d’azote (-50%), ont été divisées par deux", indique Airparif. Une diminution possible grâce aux "réglementations" et aux "politiques publiques mises en place pour réduire les émissions de polluants de l’air liées notamment au trafic routier, au chauffage et aux activités industrielles", précise le rapport.
Des normes efficaces
En guise d'exemple de mesures concrètes qui ont permis ces résultats, Antoine Trouche, ingénieur chez Airparif, cite au micro de France Inter "les normes euro (norme européenne d'émissions), les taxations des émissions de polluants industriels, les infrastructures de transport en commun et de vélo qui se sont accrues". Sans oublier "le remplacement de véhicules diesel par des véhicules essence et des véhicules électriques", souligne l'ingénieur.
L'ozone est le seul polluant atmosphérique dont les indicateurs stagnent sur la période étudiée en Île-de-France. "Les baisses d’émissions locales des gaz polluants précurseurs de l’ozone sont contrebalancées par le réchauffement climatique, qui favorise sa formation", explique Airparif. L'ozone se forme en cas de forte chaleur et d'ensoleillement.
Moins de morts liés à la pollution de l'air
Principale conséquence positive de cette amélioration de la qualité de l'air, "le nombre de décès prématurés liés à la pollution de l’air a baissé d’un tiers entre 2010 et 2019", salue l'étude. Mais le problème de santé publique reste majeur, indique Airparif, puisque la pollution de l’air "causait encore en 2019 une perte moyenne de l’ordre de 10 mois d’espérance de vie par adulte, et était responsable de 10 à 20% des nouveaux cas de maladies chroniques respiratoires (asthme, cancer du poumon, BPCO), ainsi que de 5 à 10% des pathologies cardiovasculaires et métaboliques (infarctus, AVC, diabète de type 2)".
L'association appelle donc les autorités à "poursuivre la réduction des émissions de polluants de l’air". Car les seuils fixés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) "sont encore dépassés sur l’ensemble du territoire". Le respect de ces seuils "permettrait d’éviter 7 900 décès prématurés", indique Airparif.
Les normes européennes concernant la qualité de l'air, fixées par l'Union européenne en 2008, sont pratiquement respectés dans toute l'Île-de-France. "800 Franciliens étaient en 2024 encore exposés à des niveaux de pollution dépassant l’une d’entre elles", selon l'étude. Ils étaient 5 000 en 2023. Ces zones qui demeurent polluées et au-dessus des normes européennes se concentrent principalement "à moins de 50 mètres de grands axes de circulation", précise Airparif. En 2030, de nouvelles normes européennes, plus sévères, entreront en vigueur. "Si ces valeurs étaient applicables dès 2024, ce sont 2,6 millions de Franciliens qui auraient été concernés par un dépassement", souligne l'association indépendante chargée de la surveillance et de l’information sur la pollution de l’air en Île-de-France.