"Une grande majorité des écoliers confrontés à des niveaux de pollution de l'air inquiétants" à Marseille, Nice, Cannes ou encore Avignon, selon l’association Respire
"Une grande majorité des écoliers confrontés à des niveaux de pollution de l'air inquiétants" à Marseille, Nice, Cannes ou encore Avignon, selon une étude dévoilée par l'association Respire sur "ici Provence" lundi 17 mars, portant sur des mesures effectuées en 2023 aux abords des établissements scolaires de toute la région Sud-Provence-Alpes-Côte-d'Azur. L'association appelle à un rassemblement lundi de 16h30 à 17h30 devant l'école Franklin-Roosevelt, dans le 5e arrondissement de Marseille.
Respire a mesuré la qualité de l'air auprès de 2 800 établissements scolaires de la région. Le travail porte sur le dioxyde d'azote et sur deux types de particules fines (PM 10 et PM 2.5). L’association constate et dénonce une exposition des plus jeunes à la pollution. La mesure recommandée de dioxyde d'azote dans l'air est en effet dépassée pour plus de la moitié des établissements scolaires de la région Paca.
Les données de qualité de l’air sont issues des cartographies d'Atmosud, l'association agréée de surveillance de la qualité de l’air en région Sud. Sur la carte publiée par Respire, on constate que plus de 900 000 écoliers, collégiens et lycéens sont ainsi exposés quotidiennement à un air pollué en Région Sud selon l'association. "La quasi-totalité des établissements (98%) dépassent les seuils de recommandation de l'OMS sur les particules fines", déplore l’association. Tous les élèves des écoles, collèges et lycées de Marseille sont, par exemple, exposés à trop de pollution, constate "ici Provence" qui a consulté la carte publiée par l’association Respire. L'air de Marseille est pollué par un cocktail dioxyde d'azote et particules fines à des niveaux préoccupants, selon les recommandations de l'OMS.
Seuls les établissements éloignés du centre ont un air "passable"
À Marseille et Nice, "aucun établissement en 2023 ne respecte les recommandations de l’OMS concernant les trois polluants étudiés", prévient l’association. D’autres villes sont également concernées : "Les concentrations moyennes en PM 2.5 à Gap, Avignon et Marseille se situent deux fois au-dessus du seuil de recommandation de l'OMS".
À Marseille, un élève sur trois respire deux fois trop de particules fines, relève "ici Provence". Seuls les établissements du 7e arrondissement et les plus éloignés du centre-ville ne sont pas classés en rouge, mais en orange, c’est-à-dire avec une qualité de l’air "passable".
À Nice, si la qualité de l’air est "passable" dans la plupart des établissements, concernant les particules fines PM 2.5, en revanche la quasi-totalité des établissements a des seuils élevés de dioxyde d'azote et de PM 10. Cannes a aussi plusieurs établissements au-dessus du seuil de particules fines recommandé par l’OMS.
"Les concentrations moyennes de polluants ont pourtant diminué ces dix dernières années"
Cette surexposition aux polluants présente selon Respire un "risque accru de maladies respiratoires chroniques comme l'asthme, d'altération de leur fonction respiratoire, d'allergies, de pneumopathies ou d'otites voire de leucémies". Selon l'association, les particules fines et le dioxyde d'azote sont "responsables de 12% à 20% des nouveaux cas de maladies respiratoires chez les enfants chaque année".
L'étude de Respire relève toutefois que "les concentrations moyennes de polluants ont diminué ces dix dernières années à Marseille, Aix-en-Provence, Nice, Cannes, Toulon, Avignon et Gap". Pour améliorer encore la qualité de l'air, l'association Respire préconise plusieurs actions : piétonniser des rues devant les écoles, limiter la circulation aux abords des établissements scolaires et faire davantage de sensibilisation. L'association prône aussi le développement des transports en commun ou encore le raccordement électrique systématique à quai des navires.