« La plus grande opération d’expulsions de l’histoire » : Donald Trump a choisi Chicago, « ville sanctuaire », pour lancer sa chasse aux sans-papiers

Le plan est prêt depuis plusieurs semaines, et son nom, opération « protection », Operation Safeguard en anglais, ne laisse aucune place à l’interprétation : ce mardi 21 janvier va débuter « la plus grande opération d’expulsions de l’histoire », selon l’expression employée à plusieurs reprises par le 47e président des États-Unis.

Et selon l’information révélée par le Wall Street Journal, les arrestations devraient débuter au premier jour du mandat de Donald Trump, ce mardi 21 janvier. « Cela va commencer très tôt, très vite, a déclaré le milliardaire samedi 18 janvier. Je ne peux pas dire dans quelles villes car les choses évoluent. Et je ne pense pas que nous voulions dire dans quelle ville. Vous le verrez de vos propres yeux », a-t-il averti. Et d’ajouter : « Nous allons chasser les criminels de notre pays. »

Refus de coopérer de la police de Chicago

Son propre « tsar des frontières », ainsi qu’il a renommé Tom Homan, chargé des questions de frontières et de migrations dans son administration, a pourtant vendu la mèche. Première cible de ces arrestations et expulsions massives : Chicago.

La mise en œuvre de cette « priorité absolue », selon Trump, consiste dans le déploiement de centaines d’agents de l’ICE, pour Immigration and Custom Enforcement, l’agence fédérale de contrôle des frontières dont Tom Homan était le directeur entre janvier 2017 et juin 2018.

Dans les faits, le porte-parole de la police de Chicago a annoncé que son institution « n’interviendrait pas ou n’interférerait pas avec les autres agences gouvernementales dans l’exercice de leurs fonctions » et « ne partagerait pas d’informations auprès des autorités fédérales de l’immigration ». Un refus de coopérer, en clair.

Chicago constitue un symbole politique, puisque la ville, dirigée par un maire démocrate progressiste, élu avec le soutien du puissant syndicat des enseignants et de Bernie Sanders, fait partie des « villes sanctuaires », où la police locale ne demande pas le statut migratoire d’une personne arrêtée et où les forces de police ne coopèrent pas avec les agences fédérales. Et Tom Homan a désigné plusieurs villes : « New York, Los Angeles, Chicago : les grandes villes de ce pays sont encore des villes sanctuaires. »

Une promesse galçante

Quelle sera l’ampleur de cette opération « safeguard » ? C’est pour l’heure l’enjeu principal de ce saut dans l’inconnu. Plusieurs questions restent en suspens : Chicago sera-t-elle la seule ville visée ce mardi ? Quelles seront les personnes ciblées ?

Si Donald Trump a promis des expulsions de « millions d’immigrés », cette première étape, qui doit durer jusqu’au 27 janvier, pourrait concerner environ « 300 personnes » et mobiliser « 150 agents de l’ICE », selon Tom Homan.

Surtout, si l’administration Trump assurait dans un premier temps viser des « criminels étrangers », les personnes concernées pourraient au final être de simples citoyens en situation irrégulière. « Vous allez d’abord vous concentrer sur les pires menaces à la sécurité publique, mais personne n’est exclu. S’ils séjournent illégalement dans le pays, ils auront un problème », a-t-il conclu. Une promesse glaçante.

Face à l’extrême droite, ne rien lâcher !

C’est pied à pied, argument contre argument qu’il faut combattre l’extrême droite. Et c’est ce que nous faisons chaque jour dans l’Humanité.

Face aux attaques incessantes des racistes et des porteurs de haine : soutenez-nous ! Ensemble, faisons entendre une autre voix dans ce débat public toujours plus nauséabond.
Je veux en savoir plus.