Conclave des retraites : "La stratégie du patronat, c'est de concéder quelques miettes pour graver dans le marbre les 64 ans", tacle la patronne de la CGT Sophie Binet

"La stratégie du patronat, c'est de concéder quelques miettes pour graver dans le marbre les 64 ans", tacle mardi 17 juin sur franceinfo la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet, alors que la dernière réunion du conclave des retraites, mis en place par François Bayrou pour amender la réforme des retraites de 2023, doit avoir lieu dans la journée. Le Premier ministre s'est dit prêt à accorder quelques jours supplémentaires aux cinq participants encore présents : CFDT, CFTC, CFE-CGC côté syndical, Medef et CPME côté patronal.

Le patronat s'est dit favorable à ce que les femmes qui ont eu des enfants voient leur pension calculée sur une base de 23 ou 24 meilleures annuités et non 25 meilleures années. Mais "c'est en échange d'un recul", car "le patronat demande de supprimer la bonification pour les mères de familles qui, si elles ont toutes leurs annuités à 63 ans, peuvent partir avec une majoration de pension".

Idem sur la question de la pénibilité, pour Sophie Binet : "Le diable est dans les détails". Le patronat se dit favorable à l'acquisition de points d'usures pour prendre en compte la manipulation de charges lourdes, les postures pénibles ou les vibrations mécaniques. Cependant, "le problème, c'est que ces quelques mesures sur lesquelles le patronat a commencé à bouger, elles seraient financées par d'autres reculs, par exemple la remise en cause du dispositif carrières longues", que le patronat veut "resserrer". Ainsi, "le problème, c'est que les départs anticipés" ne seraient possibles "qu'une fois que l'atteinte sur la santé est là, est très grave et que les salariés ne peuvent plus travailler".