Wimbledon 2025 : ombrelles, thé glacé, cool break... Quand la canicule s'invite sur le gazon londonien
Les parapluies verts et violets typiques de Wimbledon sont de sortie depuis le début du tournoi, lundi 30 juin. La raison n'est pas l'habituel crachin londonien, mais bien les chaleurs caniculaires qui se sont abattues sur la capitale britannique, comme sur une grande partie de l'Europe depuis quelques jours. "J'ai pris le break à la fin du troisième set pour me changer, a expliqué en conférence de presse, Benjamin Bonzi, tombeur du numéro 9 mondial, Daniil Medvevdev, lundi. J'étais trempé de la tête aux pieds".
Le Français n'est pas le seul à subir les pics de température, enregistrés dès lundi à Londres. D'ailleurs, un record qui datait de 2001, 29,3°C a été battu : le tournoi de Wimbledon a enregistré son plus chaud premier jour depuis 24 ans. Selon Météo France, le mercure est monté jusqu'à 32°C avec un ressenti entre 36 et 37°C.
Une touffeur avec laquelle joueurs et spectateur ont bien dû composer. Donna, croisée lundi près du court central, le nez particulièrement rouge, philosophait sur les coups reçus par le soleil. "En tant qu'Ecossaisse, je suis habituée à ressembler à une tomate à la fin d'une journée ensoleillée. Là, c'est particulier, parce qu'en plus, on a eu super chaud. Mais c'est Wimbledon, même avec la canicule, ça ne se manque pas !"
A la recherche de l'ombre perdue
Eventails, ombrelles, mini-ventilateurs, tenues colorées très légères, voire fraises géantes sur la tête, le public s'est adapté, faisant honneur aux multiples fontaines d'eau et aux traditionnelles boissons, estampillées Wimbledon : Pimm's, bières et surtout... thé glacé ! Hannah, préposée à un stand de vente de liquides l'a constaté lundi : "Oui, aujourd'hui, il y a plus de queues pour des boissons sans alcool". Malgré ces précautions, certains ont vraiment subi la chaleur, comme ce spectateur qui a fait un malaise durant le marathon offert par le tenant du titre, Carlos Alcaraz, et Fabio Fognini. "C'est vrai que les spectateurs et même la ville de Londres ne sont pas habitués à avoir ce type de temps, a supposé l'Espagnol après sa victoire. Rester cinq heures assis avec cette chaleur ne doit pas être évident pour les spectateurs".
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Opposé pendant plus de 4h30 lundi après-midi dans la fournaise du court central au vétéran italien, le numéro 2 mondial, comme son adversaire qui s'est reposé quelques instants au pied de la chaise de l'arbitre, considère cependant que le temps fait partie du match. "Malgré le soleil et la chaleur, je ne pense pas que le toit doive être fermé, a-t-il affirmé en conférence de presse après son match. Nous jouons un tournoi en extérieur. Lutter contre la chaleur fait partie du jeu. Nous devons gérer ça du mieux possible".
La "heat rule" déployée
Pour y parvenir, les joueurs et joueuses peuvent bénéficier de la heat rule, la règle spéciale en vigueur à Wimbledon, mais aussi à l'US Open et à l'Open d'Australie. Si le mercure dépasse les 30°C, ils peuvent demander, uniquement lors des matchs en simple, une interruption de 10 minutes après le troisième set chez les hommes et après le deuxième chez les femmes. Ils peuvent alors quitter le court mais ne peuvent faire appel à un soignant ou à leur coach.
Lors du Grand Chelem londonien, ceux qui jouent sur le court central, comme c'était le cas pour Carlos Alcaraz et Fabio Fognini, et sur le court numéro 1 peuvent aussi bénéficier de la fermeture du toit et ainsi de l'air climatisé. Dans ce cas-là, la heat rule, aussi prénommé cool break, ne s'applique pas.
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Mais sur les autres courts, impossible de combattre le soleil qui tape fort. "J'en ai bavé avec la chaleur, a lâché Adrian Mannarino après sa qualification pour le deuxième tour. Le plus dur, c'était de rester lucide quand il y a le crâne qui brûle et tout qui chauffe à l'intérieur". Même son de cloche du côté de Diane Parry ou Benjamin Bonzi, qui ont senti des coups de moins bien au cours de leur match.
"Les efforts sur gazon sont un peu différents. C'est assez court et intense. Lui [Daniil Medvedev], il a une balle qui est insupportable. Tu dois toujours être quasiment genou au sol et ça te demande beaucoup d'efforts. Il sert très bien, il touche les bonnes zones et ça demande beaucoup de l'énergie".
Benjamin Bonzi, 64e mondialen conférence de presse
"Même si j'ai senti dès l'échauffement que c'était étouffant, je m'en suis bien sortie, je crois", confiait de son côté la représentante tricolore, qui n'a pas demandé le cool break malgré son match en trois sets face à Petra Martic. "Ce sont des conditions qui me vont bien et que j'apprécie en fait", abondait Benjamin Bonzi.
Un soleil de plomb qui a bien réussi au contingent bleu lundi avec quatre qualifications au deuxième tour sur cinq matchs achevés. Seule Varvara Gracheva n'est pas parvenue à vaincre la Biélorusse Aliaksandra Sasnovich, 107e mondiale, issue des qualifications, au bout d'un rallye de 3h24. Son adversaire, bras et jambes entièrement couverts par un legging et un tee-shirt long, a peut-être trouvé la solution pour combattre la chaleur.