République démocratique du Congo : "Goma s'apprête à tomber", déplore la France après des tirs d'artillerie lourde dans le centre de la ville

Des tirs d'artillerie lourde ont retenti lundi 27 janvier au petit matin dans le centre de Goma. Des troupes rwandaises ont pénétré dimanche soir dans cette grande ville de l'est de la République démocratique du Congo (RDC) pour apporter leur soutien au groupe armé antigouvernemental M23, qui combat l'armée congolaise. Plusieurs lourdes détonations ont été entendues par des journalistes de l'AFP sur place, alors que le chaos s'étend dans la ville assiégée depuis plusieurs jours.

Ces derniers jours, au moins six soldats appartenant aux troupes d'une force régionale de maintien de la paix ont été tués dans des combats contre le groupe M23, dans l'est du pays. Le conflit dure depuis plus de trois ans, mais s'est intensifié depuis jeudi avec des affrontements sur plusieurs fronts, à moins de 10 km de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu.

"Les combats doivent cesser"

La communauté internationale a exhorté les rebelles à interrompre leur avancée sur la ville. Dans la soirée de dimanche, le Conseil de sécurité de l'ONU a dénoncé le "mépris éhonté" de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la RDC, réclamant le retrait "des forces extérieures" sans les nommer explicitement.

"Goma s'apprête à tomber", a déclaré lundi le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, ajoutant que Paris "condamne fermement l'offensive menée par le M23, soutenu par les Forces armées rwandaises" dans l'est de la République démocratique du Congo. "La France exprime sa solidarité à l'égard de la République démocratique du Congo, de son intégrité territoriale. (...) Les combats doivent cesser et le dialogue doit reprendre", a exhorté Jean-Noël Barrot à Bruxelles, avant un conseil des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne. Vendredi, la France, les Etats-Unis et le Royaume-Uni appellent leurs ressortissants à quitter la ville de Goma.