Des morceaux des épaves du Titanic et du Mary Rose aux enchères

Des vestiges du Titanic, du Mary Rose et de la flotte britannique... Pas moins de 8000 objets récupérés dans les profondeurs des océans sont vendus aux enchères ce mercredi 6 et jeudi 7 novembre en Angleterre, rapporte le quotidien anglais The Guardian . Une multitude de trésors découverts sur 150 épaves, notamment celle du célèbre Titanic et du navire du roi Henri VIII d’Angleterre le Mary Rose, compose la vente. 

Une aubaine pour les collectionneurs du monde entier, qui pourraient acquérir des biens convoités depuis des décennies par les explorateurs. Cette riche collection, d’une valeur inestimable, appartient au musée naval Shipwreck Treasure, implanté dans le petit port de Charlestown en Cornouailles - dans le sud-ouest du territoire britannique. Elle a été mise en vente sur le marché plus tôt cette année pour 1,95 million de livres sterling, sans trouver le moindre preneur. 

La collection d’ampleur, répartie en 1254 lots, revient sur le devant de la scène. « Je ne peux pas imaginer qu’il existe une collection d’archéologie maritime plus importante au monde », confie le commissaire-priseur de Lay’s Auctioneers, chargé de la vente, au Guardian. Les objets rares proviennent d’épaves, aujourd’hui classées comme sites historiques protégés ou lieux de sépultures de guerre. Certains datent du XVIe siècle, de quoi susciter l’intérêt de nombreux passionnés d’Histoire. 

Le Titanic, le Mary Rose...

La vente propose notamment 46 grammes de charbon récupérés en 1994 à bord du Titanic. Un combustible qui a servi à alimenter le navire lors de son voyage, tristement célèbre, vers New-York en 1912. Le lot est estimé à 1500 livres sterling. La fascination autour du paquebot opère toujours. En avril dernier, une montre de poche en or, récupérée sur le corps de John Jacob Astor - plus riche passager du navire - s’est vendue pour pas moins de 1,175 million de livres sterling. L’homme était resté sur le Titanic, alors en plein naufrage, tandis que son épouse avait pu embarquer sur un canot de sauvetage. 

« Pratiquement rien de ce qui provient de la Mary Rose ne se retrouve sur le marché, c'est tellement rare »

Richard Larn, ancien plongeur de la marine. 

L’autre attraction de la vente serait un morceau de corde extrait du navire amiral Mary Rose. Cet emblème de la maison Tudor faisait partie du programme naval du roi Henri VIII d’Angleterre, au début du XVIe siècle, destiné à combattre la flotte française. « Pratiquement rien de ce qui provient de la Mary Rose ne se retrouve sur le marché, c’est tellement rare », soutient Richard Larn, ancien plongeur de la marine et expert en épaves historiques. Le cordage est, lui, estimé entre 5000 et 10 000 livres sterling. 

La flotte britannique à l’honneur 

Sous le marteau, figure également des fusils à silex récupérés sur l’épave du Comte d’Abergavenny - un navire de la compagnie des Indes orientales commandé par John Wordsworth. Le célèbre poète romantique William Wordsworth - grand frère du commandant John - s’était inspiré du naufrage du navire dans la baie de Weymouth en 1805 pour écrire plusieurs lamentations, notamment Elegiac Stanzas (1807). Les pièces servaient à allumer la poudre à canon sur le bateau et auraient été retrouvées « dans un état surprenant » selon Lay’s Actioneers. «Elles ont l’air neuves, constate David Lay. On les estime entre 100 et 200 livres sterling. »

La flotte britannique est également mise à l’honneur avec la vente d’un grand morceau de bois sculpté, estimé entre 20 000 et 30 000 livres sterling. Ce vestige provient de la poupe du HMS Eagle, un des quinze vaisseaux britanniques qui s’empara de Gibraltar en 1704.