Succession du pape François : budget en déficit, patrimoine du Vatican morcelé... le nouveau pape devra être un bon gestionnaire
La situation économique du Vatican n'est guère brillante : les comptes du Saint-Siège sont en déficit. Ceux-ci restent assez opaques, mais on estime qu'il y a entre 70 et 90 millions d’euros de déficit, chaque année. La principauté a subi les années Covid, avec moins de visiteurs, des bâtiments fermés, mais ce déficit est surtout le résultat d’un budget longtemps mal géré.
En fin d’année 2024, les comptes ont été retoqués avant d’être finalement adoptés en mars 2025, mais après avoir été corrigés à la baisse. Le problème auquel va devoir faire face le nouveau pape, c’est la baisse continue des recettes, et notamment des dons, qui sont pourtant une des premières sources de revenus. En 20 ans, les recettes du "denier de Saint-Pierre" - une quête organisée chaque 29-Juin pour les finances du Vatican et le fonctionnement de l'Église universelle - ont été divisées par deux.
Rétablir la confiance des fidèles et mieux gérer le patrimoine
Si ce déficit est lié aussi au pouvoir d’achat des fidèles qui baisse, les scandales d’abus sexuels de l’Église ont aussi mis un grand coup de frein à la générosité des croyants. À charge, donc, pour le nouveau pape de rétablir la confiance des fidèles. Et, sachant que les États-Unis sont le principal pays donateur, beaucoup de gros sponsors défendent une vision très conservatrice du catholicisme.
Le Vatican dispose aussi d’un beau patrimoine immobilier. L'Église possède des appartements, des propriétés, des biens immobiliers un peu partout en Europe et dans le monde. Mais là encore, la gestion de tout ce parc n'a pas procédé à sa fructification. La plupart de ces biens sont loués très en dessous du prix du marché, certains sont mis à disposition d’associations caritatives, d’écoles, et il y a aussi beaucoup de petits arrangements, des loyers préférentiels, accordés à des employés ou des proches de l’Église. Certaines opérations douteuses se finissent même devant la justice.
Des comptes assainis, mais un système de retraite déficitaire
Pour éponger ses pertes, le Vatican vend chaque année, entre 20 et 25 millions d’euros de patrimoine. Le pape François a essayé de rationaliser, de faire le ménage, notamment aussi dans des comptes douteux de la banque du Vatican : 5 000 comptes ont ainsi été fermés, supprimés, mais il y a encore du travail.
Il s'agira aussi de couper dans les dépenses. Le pape François s’était battu pour limiter les dépenses de personnel et diminuer les salaires des cardinaux. De plus, le Vatican se heurte à un déséquilibre démographique et son système de retraites subit un déficit estimé entre 350 millions et 1 milliard d’euros par an.
Le futur pape devra donc poursuivre tous les chantiers ouverts par François pour assainir les finances : continuer les réformes, revoir la gouvernance, et apporter un peu plus de transparence.