ENTRETIEN. Finale de la Ligue des champions : "Ces deux équipes, l'Inter et Paris, méritent d’être là", confie Benoît Cauet, passé par les deux clubs

Parisien de 1996 à 1997, puis, Intériste de 1997 à 2001, Benoît Cauet, ancien joueur de football, reconverti en entraîneur, a bien connu les deux clubs qui s'affronteront samedi 31 mai à Munich, pour la finale de la Ligue des champions. Il répond aux questions de franceinfo.

franceinfo : Que ressentez-vous en voyant ces deux équipes en finale ?

Benoît Cauet : Ces deux clubs représentent énormément dans ma carrière. Cela me fait vraiment plaisir qu’ils soient tous les deux en finale. Ils ont démontré tout au long de la compétition qu’ils ont été très compétitifs, ils ont réussi à démontrer leur qualité de jeu, à faire plus. Je suis pratiquement resté 17 ans à l’Inter Milan, en tant que joueur, puis en tant qu’entraîneur des équipes de jeunes. C’est une grande partie de ma vie, je suis donc très lié à l’Inter. Mais le PSG, c’est certainement l’année la plus prolifique de ma carrière, qui m’a permis justement d’aller ensuite dans un club aussi important que l’Inter Milan. J’ai des souvenirs très bons dans chaque club.

Que pouvez-vous nous dire de l'Inter Milan ?

De mon époque, il faut se remettre dans le contexte. Le championnat italien était considéré comme étant le plus difficile au monde, avec les meilleurs joueurs au monde, six à sept clubs pouvaient rivaliser en Europe, avec des grandes capacités financières. Ronaldo, Baggio, Zamorano, Batistuta, Chevtchenko, c’était vraiment du très, très haut niveau. Cette ambition de gagner tous les trophées, c’est dans l'ADN de l'Inter. Faire le mieux possible pour continuer à avoir cette vision, atteindre ses objectifs.

"Quand je suis arrivé à l’Inter, il y avait déjà cette grosse envie, cette détermination de vouloir tout gagner. Et aujourd’hui, c’est la même chose. Ils ont un jeu collectif impressionnant, mis en avant à travers l’Europe."

Benoît Cauet

à franceinfo

Cette capacité à ne rien lâcher, on l’a vu en demi-finale contre le FC Barcelone (3-3, 4-3), à marquer, à se projeter très vite en avant. C’est une équipe très complète et compliquée à jouer, car difficile à lire. C’est une équipe malléable, dans le sens où elle peut se refermer, avoir la possession du ballon, jouer en deux touches pour aller au but. Sur les corners, très forte physiquement. Capable sur les coups de pieds arrêtés de faire la différence.

Avez-vous été surpris par le parcours du PSG ?

Elle ne m’a pas surprise cette équipe. C'est ce qui a été prévu par le club, le président était très clair. Avec la volonté de mettre en avant des jeunes de talent et un certain jeu en place. Mais pour ça, il faut les armes et, surtout, du temps. L’an passé, c’était le début de ce processus, le PSG est parvenu à atteindre les demi-finales de la Ligue des champions. L’équipe est très difficile à jouer, un jeu collectif important, ça va vite sur les côtés, c’est impressionnant la capacité que cette équipe à jouer. Elle a eu un parcours un peu particulier dans cette Ligue des champions, ils ont été mis en difficulté, mais ils ont toujours su trouver les armes pour faire la différence et souvent au meilleur moment. Ces deux équipes, l'Inter et Paris, méritent d’être là.

À quoi elle pourrait ressembler cette finale ?

Comme toute finale, quand on arrive au bout, c’est un peu différent. Elle pourrait être différente des autres. Ce sont des équipes qui ont besoin d’attaquer. Il y aura d’abord une phase défensive qui sera respectée, des mouvements pour tenter de contrecarrer l’adversaire. Parfois, une finale ce n’est pas "beau". Si quelqu’un a envie de marquer un but pour que ça déclenche le tout et que ça lance une belle finale, ce serait bien.

"Arriver à ce stade, c’est exceptionnel. Il faut profiter du moment. Il y a énormément de pression."

Benoît Cauet

à franceinfo

Tout ce que tu as fait au long de la saison, il est devant toi, sur 90 min, voire plus. Et le verdict, tu l’auras à l’issue du match. Donc la pression est énorme. Le degré de forme que tu auras à ce moment-là de la saison, c’est un paramètre important, quand on joue ces matches, il faut être bien physiquement et parfois, tu te traînes tout ce que tu as fait tout au long de la saison. Ce n’est pas facile. Il faut le prendre comme une grande opportunité de pouvoir gagner et de tout donner.

Alors, cœur nerrazzurro ou PSG pour vous ?

Mon cœur, en ce moment, ne balance pas. Il n’y a pas de projections, on verra samedi quand je serai à Munich. C’est vrai que je suis plus Inter, car j’ai passé beaucoup d’années là-bas, mais je le répète, je suis très heureux de voir Paris en finale, car c’est vraiment une équipe qui fait plaisir à voir jouer.