Violences à Saint-Joseph de Nay : après les révélations de l’Humanité, une enquête ouverte par le parquet de Pau
Plus de trois mois plus tôt, sept anciens de l’établissement Saint-Joseph de Nay (Pyrénées-Atlantiques), à dix kilomètres de Bétharram, avaient accepté de témoigner pour la première fois auprès de l’Humanité. Ils avaient alors décrit « un quotidien fait de violences systémiques ».
Rodolphe Jarry, procureur de la République à Pau, a déclaré, ce mardi 2 septembre, que, dans cette affaire, « une enquête est ouverte (…) pour violences aggravées depuis le mois de juin à la suite d’un signalement de l’inspection académique pour des faits de violences remontant aux années 1970 ». L’enquête a été confiée à la brigade de gendarmerie de Nay, qui a reçu « deux plaintes pour des faits de violences survenus dans cet établissement en 1965-1967 et entre 1975 et 1982 », précise le magistrat.
Un collectif des victimes de Saint-Joseph de Nay avait annoncé la veille qu’au moins quatre anciens élèves avaient déposé plainte pour « tortures, traitements inhumains et dégradants, violences physiques et psychologiques s’étalant sur une période allant de 1965 à 1996 ».
Plusieurs surveillants et professeurs, religieux et laïcs, dont un encore en activité visés par l’enquête
Ces plaintes, avait précisé le collectif, visent « plusieurs surveillants et professeurs, religieux et laïcs, dont un encore en activité ». Une ancienne enseignante a également témoigné devant l’inspection académique, puis auprès de la gendarmerie, concernant un élève victime d’une « baffe à le renverser par terre » infligée par un prêtre dans les années 1970.
Le collectif, qui a lancé dans un communiqué un appel à « briser le silence », a expliqué à l’Agence France-Presse avoir reçu une vingtaine de témoignages à ce stade, concernant une quinzaine de victimes potentielles, avec notamment des « passages à tabac » ou bien des « punitions dans la cour en pyjama », mais aussi des faits « d’attouchement sexuel » et de « suspicions de viol ».
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