Salon de l’agriculture : tomates, céréales… Que représentent les échanges agricoles entre la France et le Maroc ?
Pour la première fois cette année, un pays étranger est mis à l’honneur, aux côtés de la France, lors du Salon de l’agriculture, inauguré ce samedi. Le choix des organisateurs s’est porté sur le Maroc, un «pays ami», a souligné récemment le président de l’événement Jérôme Despey. «Il s’agit d’un choix des échanges, mettant en avant les relations commerciales et collaborations fructueuses entre les deux pays dans le domaine agricole», a notamment fait valoir le Salon dans un communiqué. En effet, entre la France et le Maroc, les échanges commerciaux, en particulier en matière de produits agricoles, sont significatifs.
Au global, en 2024, la France a exporté pour 7,43 milliards d’euros de marchandises vers le Maroc, un chiffre en hausse de 13% par rapport à 2023. Quant aux importations, elles sont restées stables, à 7,38 milliards d’euros. De quoi faire passer dans le vert le solde commercial de notre pays vis-à-vis du royaume (+47 millions), après un déficit de 842 millions en 2023, selon les données des douanes tricolores.
En matière de produits agroalimentaires, le Maroc est le neuvième fournisseur de la France. Les produits de la culture et de l’élevage, comme les appellent les douanes, représentaient ainsi près de 20% des importations françaises en provenance du Maroc l’année dernière - derrière les produits de la construction automobile (25,2%). Dans l’autre sens, le Maroc se classe en 14e position des acheteurs de marchandises agroalimentaires françaises.
Tomates, poivrons et pastèques
Dans le détail, «la France importe du Maroc surtout des fruits et des légumes», rapporte l’Agreste, le service statistique du ministère de l’Agriculture. Sur ces produits, le pays nord-africain est ainsi le deuxième fournisseur de l’Hexagone (8%), derrière l’Espagne (19,5%), mais devant les Pays-Bas (7,4%). Le Maroc arrive même en tête en ce qui concerne les tomates. Et de très loin : 72% des importations françaises de ce fruit viennent du Maroc. Les tomates représentent ainsi pas moins de 60% des fruits et légumes achetés au Maroc par la France. Au point d’être au centre du courroux des agriculteurs tricolores, qui dénoncent une «concurrence déloyale».
Depuis la signature d’un accord de libre-échange entre Bruxelles et Rabat en 2012, les tomates marocaines sont exemptées de droits de douane en Europe. Moins chères que les tomates françaises, elles ont ainsi pu depuis envahir les étals français. L’an dernier, lors des mobilisations des agriculteurs, plusieurs opérations coup de poing ont été organisées, lors desquelles des tonnes de tomates marocaines ont été déversées sur les routes et les parkings de supermarchés.
En dehors de la tomate, la France importe également du Maroc une quantité importante de concombres et courgettes, pour lesquels le royaume est le deuxième fournisseur de l’Hexagone. Mais au global des importations françaises de fruits et légumes depuis le Maroc, ce sont les poivrons et piments qui arrivent en deuxième position (7%) derrière la tomate, avec juste derrière les pastèques (6%).
Dans le sens des exportations, la France vend au Maroc principalement des céréales. Le royaume était en 2023 le cinquième acheteur de la France de ces produits (562 millions d’euros), derrière la Belgique, la Chine, l’Espagne et les Pays-Bas. Il était même la deuxième destination du blé tendre tricolore, derrière la Belgique, selon l’interprofession française du secteur, Intercéréales. Côté marocain, la France est même le principal fournisseur de blé, avec une part de marché de 35,8%, devant le Canada et l’Allemagne. «Depuis 2000, en moyenne, plus de la moitié des produits agroalimentaires vendus par la France au Maroc sont des céréales», note par ailleurs l’Agreste, tout en soulignant que notre pays exporte également vers le Maroc du lait et des produits laitiers.