Après 40 ans derrière les barreaux, la demande de libération de Georges Ibrahim Abdallah est examinée ce jeudi
Alors que la mobilisation en soutien à la Palestine et contre le génocide à Gaza se poursuit, la cour d’appel de Paris examine, ce jeudi 19 juin à 13 h 30, la demande de libération Georges Ibrahim Abdallah lors d’une audience non publique. Emprisonné depuis plus de quarante ans dans les geôles françaises, le militant communiste libanais pourrait voir la fin de son emprisonnement, ce qui signifierait la fin d’une injustice.
Âgé de 73 ans, Georges Ibrahim Abdallah, 2388/A221 de son numéro d’écrou à Lannemezan, est libérable depuis 1999. Mais le plus ancien prisonnier politique d’Europe qui défend les droits des Palestiniens, a vu sa dizaine de demandes de remises en liberté échouer. La décision liée à l’audience de ce jeudi sera vraisemblablement mise en délibéré.
Une « mesquinerie juridique »
S’agissant de cette onzième requête, la cour aurait dû rendre sa décision le 20 février mais elle avait finalement annoncé à la dernière minute son report. « En l’état il n’est pas possible de faire droit » à la demande de Georges Abdallah, avaient écrit les magistrats. Ces derniers avaient demandé qu’il s’acquitte au moins en partie des dommages et intérêts dus aux parties civiles dans l’affaire des deux diplomates états-unien et israélien assassinés, ce à quoi il s’est toujours refusé, arguant de son innocence.
Cet énième rebondissement avait poussé son conseil Jean-Louis Chalanset à dénoncer une « mesquinerie juridique ». L’avocat avait alors rappelé qu’Abdallah était une « exception », tandis qu’en France, des prisonniers politiques – qu’ils soient basques, corses ou des membres d’Action directe – sont aujourd’hui libres. Trois mois plus tôt, le tribunal d’application des peines antiterroriste, avait, le 15 novembre 2024, décidé d’accéder à sa demande de libération, avant que le parquet antiterroriste interjette appel.
Georges Ibrahim Abdallah avait été condamné une première fois en 1986 pour passeports falsifiés, association de malfaiteurs, détention d’armes et d’explosifs. L’année suivante, la cour d’assises spéciale de Paris l’avait condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, pour complicité d’assassinat des deux diplomates assassinés. Mais, selon son avocat, aucune preuve réelle de son implication n’a été apportée. Le militant confiait dans nos colonnes au mois de novembre 2024 : « Ma libération est un détail face à la situation du monde, aux attaques répétées contre le droit des peuples et leur liberté ». Mais un détail qui voudrait dire beaucoup.
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