Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
Razan Abu Zaher avait quatre ans. Le 23 juin, elle était à bout de forces à l'hôpital avec sa mère. Dimanche 20 juillet, son cœur s'est arrêté de battre. Elle est morte de faim, comme 75 autres enfants depuis le début de cette guerre. À l'hôpital Al-Shifa (Bande de Gaza), de plus en plus de jeunes Gazaouis sont pris en charge pour malnutrition. "Tous les points de passage sont fermés. Il n'y a pas de médicaments, de traitements ou de nourriture. L'état de mon fils est révélateur de ce que vivent les habitants de Gaza", confie une femme.
L'ONU estime que 100 000 femmes et enfants ont besoin de soins immédiats, mais la faim touche toute la population. "La famine frappe de manière effrayante la bande de Gaza. Plus de 90 % des gens souffrent de malnutrition", décrit Mohammed Abou Salmiya, directeur de l'hôpital Al-Shifa.
L'enclave palestinienne au bord de l'abîme
L'enclave palestinienne est au bord de l'abîme : 655 jours de guerre, un siège presque hermétique, et une intensification des opérations militaires israéliennes qui poussent les populations à fuir à nouveau, comme ici à Deir el-Balah, dans le centre de l'enclave. "La ville de Rafah est déjà évacuée. Maintenant, l'armée nous impose d'évacuer Deir el-Balah. Mais pour aller où ?", s'interroge un homme. Tous ont reçu un ordre d'évacuation de l'armée israélienne. "La bande de Gaza est détruite, elle se meurt, c'est un massacre et personne n'agit", déplore une femme.
Les Nations unies estiment que 88% de la bande de Gaza est désormais une zone militarisée, interdite aux civils.