Climat : pourquoi la montée du niveau des mers est plus rapide que prévu, selon la NASA
Un chiffre alarmant. La Nasa, agence spatiale américaine, surveille l’évolution de la montée des eaux à l’aide d’images satellitaires. Dans son analyse publiée jeudi 13 mars, elle indique une augmentation de 0,59 centimètres du niveau des mers en 2024, bien plus que les 0,43 centimètres initialement prédits par les scientifiques. Josh Willis, chercheur de la Nasa, explique que, même si chaque année est différente, « l’océan continue de monter », et que « le rythme de cette montée est de plus en plus rapide ». De 1993 à 2023, en seulement trois décennies, le niveau moyen des mers sur Terre « s’est élevé de 10 cm », rappelle la Nasa.
Comment expliquer cette accélération de la montée des eaux ? Deux phénomènes en sont à l’origine : d’abord, une fonte des glaciers et des calottes polaires qui accroît les apports d’eau douce vers la mer. Les glaciers alpins, par exemple, ont perdu 70 % de leur surface et leur vitesse de fonte est la plus rapide au monde.
Les populations côtières fortement menacées
La dilatation de l’eau de mer provoquée par la chaleur, pour sa part, est responsable « des deux tiers de l’élévation du niveau de la mer ». L’année 2024 a été la plus chaude jamais enregistrée depuis le début des statistiques en 1850. En France, l’été 2024 était le huitième été le plus chaud depuis 1900, d’après Santé Publique France. Or les océans, qui couvent 70 % de la surface planétaire, ont absorbé « plus de 90 % de l’excès de chaleur du système climatique » depuis 1970, selon le GIEC.
En conséquence, Le rythme de réchauffement des océans a presque doublé depuis 2005, et plus d’un cinquième de la surface océanique a connu une vague de chaleur sévère en 2023, constatait en septembre dernier un rapport de l’observatoire européen Copernicus.
Avec une montée des eaux qui pourrait atteindre une augmentation de 50 centimètres en 2050, les populations côtières sont indéniablement les plus à risque. Rien qu’en France, 500 communes et territoires sont menacés, soit 20 % du littoral. Au niveau mondial, c’est 1 milliard de personnes qui seront exposées à la montée des eaux et à l’érosion des littoraux, en particulier en Asie, dont les zones côtières sont densément peuplées.
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