Réchauffement climatique : 3 700 personnes sont mortes en France à l’été 2024

L’été 2024 est le huitième été le plus chaud depuis 1900. C’est le bilan que dresse le dernier rapport de Santé Publique France, paru ce mardi 11 mars. Plus chaud de 0,7°C que la normale, l’été dernier a de nouveau été marqué par une canicule étouffante, s’étalant principalement du 28 juillet au 14 août, concernant 40% de la population et causant la mort de 600 personnes. Des chiffres en légère baisse par rapport à l’année précédente : pour l’été 2023, quatrième été le plus chaud depuis le début du XXème siècle, on comptait 5 000 décès, dont 1500 en période de canicule.

Les effets sanitaires causés par ces chaleurs extrêmes sont tout aussi préoccupants : l’indicateur sanitaire composite iCanicule recense plus de 17 000 recours aux urgences, en particulier pour des hyperthermies, des déshydratations et des hyponatrémies. Si le rapport précise que toutes les classes d’âge sont concernées, les personnes de 75 ans et plu représentent 52 % des passages aux urgences. Géographiquement, ce sont les Alpes-Maritimes et les Pyrénées-Orientales qui ont connu le plus de jours de canicule, respectivement quatorze et treize jours.

Les travailleurs mortellement touchés par les vagues de chaleur

Les personnes âgées ne sont pas les seules à être directement touchées par ces pics de chaleur. Pendant la période de surveillance, 7 fiches d’accidents du travail mortels en lien possible avec la chaleur ont été transmises par la Direction générale du travail à Santé Publique France. Le rapport précise que ces morts au travail concernent “uniquement des hommes”, âgés de 39 à 71 ans, dans le cadre d’une activité “de construction et travaux ou d’agriculture”. Le monde agricole, pour sa part, est particulièrement touché par les accidents du travail tout au long de l’année : le ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire comptait, en octobre dernier, 110 décès par an soit un tous les trois jours.

Six des accidents du travail mortels recensés par le rapport sont survenus pendant les journées où la température maximale enregistrée était supérieure à 30°C. Avec la publication de ce rapport, Santé Publique France souligne l’importance “d’anticiper l’impact de la chaleur en amont des périodes de canicule”. La nécessité d’une stratégie d’adaptation au changement climatique “renforcée, au niveau national et territorial” est également évoquée dans le but d’anticiper “l’intensification de ces phénomènes météorologiques extrêmes”.