Forêt amazonienne : en quoi consiste le projet d’autoroute qui traverse le poumon vert de la planète… vers la ville hôte de la COP30

La Cop30, qui se déroulera du 10 au 21 novembre prochain au Brésil, fait déjà parler d’elle, et pas pour de bonnes raisons. Une nouvelle autoroute à quatre voies traversant des dizaines de milliers d’hectares de forêt amazonienne serait en train d’être implantée du côté du Belém, ville hôte du sommet climatique au nord du pays, d’après la BBC. Vendu comme un projet « durable » par le gouvernement de l’État de Pará, cet axe routier d’une longueur de 13 km aurait pour but de faciliter l’accès à la métropole, qui accueillera plus de 50 000 personnes à cette occasion.

Face à l’incompréhension de la communauté scientifique et aux contestations locales, les autorités se sont targuées de mettre en place « 34 passages pour la faune afin de garantir la sécurité des animaux qui vivent dans la zone », ainsi que la protection de la végétation essentielle au mode de vie des populations autochtones. Pas sûr que cela suffise à faire oublier l’impact considérable de ce projet sur l’environnement.

Le poumon vert de la planète attaqué

Symboliquement, le signal est d’autant plus catastrophique qu’il s’agit de l’Amazonie, écosystème remarquable et unique au monde, joyau de biodiversité, poumon vert de la planète qui joue un rôle essentiel de séquestration de carbone. Sur l’année 2024, la superficie végétale touchée par des incendies au Brésil a par ailleurs augmenté de 79 %, soit 30,8 millions d’hectares, selon la plateforme de surveillance MapBiomas.

Il n’y a cependant pas que des ombres au tableau : la déforestation en Amazonie brésilienne a atteint son plus bas niveau en neuf ans pour un mois de février, soit une réduction de 64 % par rapport au même mois l’an dernier, ont annoncé les autorités. Malgré tout, cette polémique à quelques mois du grand raout entache de fait un événement pourtant crucial pour la lutte contre le dérèglement climatique.