Au Japon, le Premier ministre Shigeru Ishiba s'accroche au pouvoir, malgré sa débâcle électorale
L'impopulaire Premier ministre japonais Shigeru Ishiba a manifesté son intention de rester au pouvoir malgré la cuisante défaite aux élections sénatoriales de dimanche 20 juillet, à l'issue desquelles il ne dispose plus de majorité dans aucune des deux chambres du Parlement.
Lors du scrutin de dimanche, qui a renouvelé 125 des 248 sièges de la chambre haute, le Parti libéral-démocrate (PLD, droite conservatrice) de Shigeru Ishiba et son allié Komeito (centre-droit) n'ont gagné que 47 sièges à eux deux, selon les résultats officiels rapportés lundi par la télévision publique NHK.
Quoique supérieur aux projections initiales des médias locaux, ce résultat reste en deçà des 50 sièges nécessaires aux deux partis pour conserver leur majorité. Ils ne compteront plus que 122 sénateurs, même si l'opposition, très fragmentée, n'apparaît pas en mesure de former une majorité alternative. La coalition gouvernementale est déjà en minorité à la chambre basse du Parlement, depuis une débâcle aux élections législatives anticipées de l'automne.
Le pays "en terrain inconnu"
De quoi exacerber les spéculations sur une démission de Shigeru Ishiba, 68 ans, en fonction depuis dix mois seulement. Interrogé dimanche soir sur son intention de rester en place, le Premier ministre a répondu à un média local : "c'est bien cela". "L'échéance pour l'entrée en vigueur des droits de douane [américains] arrive le 1er août. D'ici là, nous devons faire de notre mieux, en notre âme et conscience", a-t-il déclaré à un autre média.
Le Japon entre désormais "en terrain inconnu, avec un gouvernement en minorité dans les deux chambres du Parlement, situation inédite depuis la Seconde Guerre mondiale", rappelle Toru Yoshida, professeur de sciences politiques à l'Université Doshisha. Le Parti démocrate constitutionnel (centre-gauche), principale force d'opposition, a lui gagné 22 sièges, et le Parti démocrate du peuple (centriste) 17 sièges. Surtout, le parti populiste anti-immigration Sanseito, au slogan "Le Japon d'abord", fait une forte percée avec 14 sièges remportés, alors qu'il n'en tient que deux dans l'assemblée actuelle.