Géorgie : un leader de l'opposition dénonce un "simulacre de procès" après son placement en détention provisoire

Un tribunal géorgien a ordonné jeudi le placement en détention préventive d'un leader de l'opposition, alors que les autorités renforcent la répression dans ce pays du Caucase. Zourab Japaridzé, le leader du parti libertarien pro-occidental Girtchi, a été accusé de ne s'être pas présenté devant une commission parlementaire enquêtant sur les crimes présumés commis sous la présidence du pro-occidental Mikheïl Saakachvili, aujourd'hui emprisonné.

Un tribunal de Tbilissi a ordonné de placer Zourab Japaridzé en détention provisoire après qu'il a refusé de verser une caution, a annoncé son avocat Irakli Tchomakhachvili à l'AFP. "C'est une décision politique, une tentative de réduire au silence une voix politique critique", a-t-il ajouté. L'opposant a dénoncé un "simulacre de procès" et a accusé le parti au pouvoir Rêve géorgien d'entraîner le pays "dans la dictature".

Une grave crise politique divise le pays

La commission parlementaire a été créée en février par le Rêve géorgien dans le cadre d'une initiative plus large visant à mettre à bas les principaux partis d'opposition. Selon la loi géorgienne, ne pas se présenter devant une commission parlementaire est passible d'un an de prison. Les leaders de presque tous les principaux partis d'opposition sont visés par les mêmes accusations, après avoir refusé de participer à l'enquête qu'ils jugent illégitime.

La Géorgie est plongée dans une crise politique depuis les législatives d'octobre, où la victoire annoncée du Rêve géorgien a suscité de vastes manifestations. L'opposition accuse le pouvoir en place de se tourner vers l'autoritarisme et vers Moscou – ce que ce dernier nie. La crise s'est renforcée lorsqu'en novembre le gouvernement a annoncé suspendre jusqu'en 2028 toute négociation sur l'entrée du pays dans l'Union européenne, un objectif pourtant poursuivi de longue date par cette ancienne république soviétique.