REPORTAGE. "Ça ne va pas être facile, mais je suis prête" : les retraités partagés après les annonces de François Bayrou pour les pensions de 2026

Les retraités vont être davantage mis à contribution en 2026. Mardi 15 juillet, le Premier ministre François Bayrou a présenté sa copie pour le budget de l'an prochain. Parmi les mesures : le gel des pensions et la suppression de l'abattement fiscal de 10% pour les retraités. Il sera remplacé par un forfait de 2 000 euros.

Pas d'augmentation de sa pension l'an prochain, Éliane est prête à faire l'effort. Mais faire une croix sur les 10% d'abattement, "ça m'ennuie un peu plus parce que je paie des impôts et ça va me les augmenter. L'argent qu'on gagne, on l'a mérité en travaillant."

Quelques dizaines à plusieurs centaines d'euros d'impôts en plus

Chez Michel, il y a ce sentiment que le gouvernement ne cible pas les bonnes personnes. "Ce sont toujours les mêmes qui trinquent avec eux. Ce qu'ils font depuis qu'ils sont au pouvoir, c'est de favoriser les riches au détriment des gens qui travaillent ou des retraités."

Punition acceptée, en revanche, par Jacques et avec le sourire en plus. Avec sa retraite à 6 000 euros par mois, il ne voit pas de problème à payer plus d'impôts l'an prochain. "J'ai été chef d'entreprise pendant 40 ans, je sais ce que c'est, les recettes, les dépenses. On ne peut pas dépenser plus que l'on gagne. Je trouve normal que les retraités participent. Et pourtant, Bayrou (sic), ce n'est pas mon idole."

"Tout le monde ne veut que des avantages, il n'y a plus de notion d'intérêt général dans ce pays, c'est effrayant."

Jacques, retraité

à franceinfo

Ancienne infirmière, Claire ne gagne pas autant. Pourtant, elle aussi veut faire sa part. "Nous, on a tout, on n'a plus besoin de s'habiller. On doit faire un effort, ça ne va pas être facile, mais je suis prête".

Plus de la moitié des retraités, ceux qui touchent au moins entre 2 000 et 2 300 euros par mois, en prenant en compte leur pension et les revenus issus du patrimoine, sont potentiellement concernées par la suppression de l'abattement de 10%. Cela représente environ huit millions de personnes, qui paieront de quelques dizaines à plusieurs centaines d'euros par an d'impôts en plus.