Les conseils municipaux des enfants : une véritable expérience démocratique qui souffre de maux bien connus des adultes
Il est une ville où les affiches de campagne habituelles côtoient celles de tout jeunes citoyens, entre 8 et 10 ans. Dans les écoles publiques et privées de Schiltigheim (Bas-Rhin), les candidats au conseil municipal des enfants vivent de précoces périodes électorales où ils présentent leurs programmes et insistent sur leurs mesures phares. Nowlan, 10 ans, veut que « les gens arrêtent de polluer partout pour rien ». Une proposition convaincante pour ses camarades de classe, qui ont massivement voté pour lui.
Le garçon compose, avec 38 autres enfants élus, du CE2 au CM1, une instance d’expression citoyenne dédiée à cette classe d’âge. Cela fait quarante-six ans que des conseillers en herbe schilikois poussent la porte de la Maison du jeune citoyen aux façades colorées pour y tenir leurs réunions. Quatre commissions s’y réunissent, constituées en fonction des aspirations et des projets des élus : « Respect », « Environnement », « Solidarité » et « Animation ».
La ville en a fait sa fierté locale. Elle est l’investigatrice du tout premier conseil municipal des enfants en France, fondé en 1979, avec la conviction que les jeunes ont un rôle à jouer dans les prises de décision de la cité. Le modèle s’est depuis exporté un peu partout sur le territoire. On compte aujourd’hui 1 500 conseils municipaux composés de mineurs, guidés par un même principe : que les enfants découvrent au plus vite la démocratie représentative, et que les adultes se mettent à leur hauteur, en prenant en compte leurs voix pour développer des projets.