SNCF : le recours à la tarification dynamique des billets fait flamber les prix pour cet été
Pour les vacanciers et pour la SNCF, les congés estivaux se préparent dès aujourd’hui. Ce mercredi 12 mars, la société de transport ferroviaire a mis en vente ses billets de train pour la période estivale, de juillet à août, voire à décembre pour certaines lignes. Les guichets et la boutique en ligne de l’opérateur ont ainsi été abondés ce matin de milliers de billets de TGV – Inoui ou Ouigo – et Intercités.
Les voyageurs se sont ainsi rués sur les précieux sésames, épuisant 630 000 billets en une matinée. Selon la communication de SNCF Connect auprès de TF1, « l’audience globale était en hausse de 21 % par rapport à l’ouverture des ventes de l’été 2024 ». Des chiffres records encouragés par la promesse d’économies substantielles en achetant plusieurs mois à l’avance une place de train à l’ouverture du guichet. « Plus de 60 destinations (sont) accessibles à partir de 16 euros », se félicite ainsi SNCF Voyageurs dans un communiqué.
Une hausse moyenne de 1,5 % depuis janvier
La SNCF applique en effet depuis plusieurs années le « yield management ». Une technique de tarification qui fait varier le prix des places selon le taux de remplissage des voitures. Ainsi, les billets étaient les moins chers en tout début de matinée, alors qu’aucun siège n’avait encore été réservé, mais la somme à débourser pour partir au soleil enflera à vue d’œil à mesure que les billets seront écoulés.
Cette politique tarifaire, inspirée du secteur aérien, a beau être en place depuis les années 1990 à la place de la tarification au kilomètre, elle n’en reste pas moins une politique de rentabilité excluant les voyageurs les plus modestes des trajets les plus attractifs, rappellent les syndicats.
Malgré les promesses d’économies, les clients de l’opérateur ferroviaire souffrent d’une absence totale de visibilité sur les prix pratiqués, et ont été pour certains surpris du prix exorbitant demandé pour certains trajets, notamment en TGV. Rien de surprenant toutefois, alors que les prix des billets de TGV ont augmenté en moyenne de 1,5 % au début du mois de janvier, et que les trains à grande vitesse sont le levier de rentabilité privilégié de la société.
« La SNCF a besoin de gagner de l’argent pour offrir un service de qualité. Les investissements à venir sont importants », expliquait le groupe à l’Humanité en février. Malgré un bénéfice record de 1,6 milliard d’euros en 2024, la SNCF doit en effet palier le désengagement de l’État pour régénérer le réseau d’infrastructure, via un fonds de concours alimenté par ses soins.
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