La SNCF réautorise les contrebasses sans frais dans les trains
Il en fallut du temps pour lever cette incongruité : les contrebasses sont désormais autorisées, sans frais, à bord des TGV Inoui, ont annoncé ce jeudi SNCF Voyageurs et la ministre de la Culture. Auparavant, les musiciens accompagnés de leur outil de travail s’exposaient à une amende de 130 € pour « bagage hors format » : sauf paire de skis, ils ne devaient jusqu’ici excéder 1,30 m de hauteur et 90 cm de largeur.
Une aberration que dénonçait le contrebassiste Sébastien Boisseau, également coauteur d’une tribune parue dans le Monde : « On est face à une stigmatisation d’une certaine catégorie de travailleurs (…) Quand on est dans une gare, le premier réflexe est la peur. La peur notamment de ne pas pouvoir être à l’heure et remplir mes obligations, de me faire virer parce que je n’ai pas assuré mon travail », s’agaçait il dans nos colonnes.
Une liberté sous conditions
Le ministère de la Culture s’est astreint à une expérimentation pour pouvoir enfin autoriser les volumineux instruments et leurs propriétaires à voyager sans crainte de la verbalisation, précisant toutefois qu’une seule contrebasse d’une hauteur maximale d’1m95 sera acceptée par train et que les musiciens devront prendre place à ses côtés. Des conditions auxquelles s’ajoute la recommandation de privilégier les heures creuses.
En mars 2021, une pétition signée par 42 000 personnes réclamait la levée de cette interdiction. Elle était suivie d’une campagne d’affichage organisée par Profedim, le syndicat des producteurs, des musiciens et des festivals indépendants de musique, « La musique privée de train ! ». La mobilisation aura fini par payer. Il s’agit d’une « avancée majeure (qui) vient clore un combat de longue haleine pour garantir aux professionnels de la musique (…) un accès équitable aux transports ferroviaires et la reconnaissance des instruments comme un outil de travail », s’est réjoui l’organisation professionnelle Scène ensemble.
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