Déficit public : le plan d’économie de 10 milliards d’euros fait bondir les oppositions

Les comptes de la France sont dans le rouge. C’est du moins la petite musique que fait entendre Bercy à un mois de l’évaluation de deux agences de notation, qui pourraient encore dégrader la note de l’Hexagone. Alors que l’Insee doit rendre son verdict le 26 mars sur le déficit public - qui sera supérieur à 5% d’après Thomas Cazenave, ministre des Comptes publics, Bruno Le Maire a annoncé il y a un mois un plan d’économies de 10 milliards d’euros pour 2023 dans des secteurs clés, comme l’écologie, l’emploi et l’éducation. Un serrage de vis qui fait bondir les oppositions.

Chez Les Républicains (LR), Éric Ciotti a estimé dans une interview accordée ce mercredi aux Échos que «nous empruntons le même chemin que la Grèce». Invité sur Sud Radio ce jeudi, le président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau s’est quant à lui targué d’avoir averti le gouvernement sur la situation financière de la France il y a «des mois et des mois». «On avait proposé, nous au Sénat, 7 milliards d’économies. Ce n’est pas rien une opposition responsable», s’est félicité le sénateur de la Vendée qui préconise de «réformer l’État et le modèle social».

«Faire les poches des Français»

À gauche, le secrétaire national du PCF Fabien Roussel a estimé ce jeudi sur LCI que «le gouvernement veut faire les poches des Français» tandis que le député de La France insoumise (LFI) François Ruffin s’en est directement pris «au petit marquis de Bercy». «Bruno Le Maire règne en maître, ou plutôt en petit comptable minable avec sa courte vue, avec son unique obsession, réduire les impôts des riches, baisser les taxes des firmes, leur accorder même à eux, à vos amis les nantis, des dizaines de milliards d'aides à bourse déliée. Et le même Bruno Le Maire a ensuite le culot de hurler au déficit ?», s’est-il insurgé mercredi depuis la tribune de l’Assemblée nationale.

Mêmes accusations d’effronterie de la cheffe de file des députés du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen sur X ce jeudi : «Bruno Le Maire a quand même tous les culots ! La macronie a ruiné la France et ose demander “des comptes” à l'opposition.»

La triple candidate à la présidentielle a ainsi réagi à l’invitation du ministre de l’Économie adressée à l’ensemble des groupes parlementaires en avril, «pour une prise de conscience collective». Mercredi déjà sur France Inter, elle pointait «l’incompétence de ce gouvernement dans le domaine financier». Avant de mettre en avant les propositions du parti à la flamme : «Immigration ruineuse, inflation de la contribution nette à l’Union européenne, fraudes à un niveau industriel… Ce ne sont pourtant pas les sources d’économies qui manquent dans l’océan de gabegie idéologique imposé aux Français depuis sept ans !»