Au moins depuis Sun Tzu, l’ambiguïté stratégique fait partie de l’art de la guerre. C’est au nom de ce concept que le chef de l’État, Emmanuel Macron, n’a pas exclu lundi l’envoi de troupes en Ukraine. Cette communication, mal préparée, a aussi été mal comprise. Il n’a pas été question d’envoyer sans attendre des soldats français se battre sur le front aux côtés des Ukrainiens face à l’armée russe. Mais il fallait faire douter Vladimir Poutine. Comme s’il s’agissait d’une première étape, le président a suggéré d’ouvrir une réflexion, d’abord sur des missions de formation et de soutien en arrière des lignes. Sans qu’une décision ait été prise. Mais en ouvrant des possibilités. L’ambiguïté était là.
La guerre est une affaire d’anticipation qui repose sur deux piliers: restreindre les choix de l’adversaire et conserver une liberté de manœuvre. Un maximum d’hypothèses peut alors être envisagé, offrant, à défaut d’une victoire, au moins la possibilité de ne pas être surpris. En Ukraine, une défaite…