Climat : 84 % des récifs coralliens de la planète ont été touchés par le blanchissement depuis 2023, pointe l’Icri

Le corail survivra-t-il au XXIe siècle ? Selon les scientifiques, la couverture des récifs coralliens vivant sur Terre a diminué de moitié depuis 1950 en raison des dommages environnementaux et du réchauffement climatique – tous deux d’origine anthropique –, et l’hécatombe n’est pas près de se terminer.

Dans un rapport paru ce mercredi, l’Initiative internationale pour les récifs coralliens (Icri) dresse une mise à jour particulièrement chaotique de la situation : du 1er janvier 2023 au 30 mars 2025, 84 % des coraux de la planète ont été touchés par un stress thermique de type blanchissement.

Concrètement, les polypes changent de couleur lorsqu’ils sont soumis à des facteurs de stress environnementaux tels que la chaleur ou la pollution des eaux, expulsant les algues photosynthétiques qui leur fournissent la nourriture indispensable à leur vie. Si les conditions reviennent rapidement à la normale, ils peuvent récupérer leurs algues et survivre. Mais sans cette symbiose, à long terme, leur mort est assurée.

Une conséquence directe du changement climatique

Toujours en cours, le quatrième épisode mondial de blanchissement corallien est ainsi qualifié de « sans précédent », à tel point que les plateformes de prévision ont dû créer de nouveaux niveaux pour s’adapter. « L’ampleur et l’étendue du stress thermique sont choquantes, équivalentes à des ouragans de catégorie 6 et 7 », alerte Melanie McField, directrice de l’initiative « Des récifs sains pour des populations en bonne santé » dans les Caraïbes.

Tous les signaux sont au rouge. Eunhee Kim, directrice exécutive de l’Institut sud-coréen de recherche sur le climat et l’océan, signale que « depuis le début de l’année 2023, la température de l’eau a augmenté de 5 °C dans certaines régions ».

« Le blanchiment des coraux s’accélère à mesure que nos océans se réchauffent, en raison de la dépendance continue de la planète à l’égard des combustibles fossiles, dénonce Surangel Whipps Jr., président de l’archipel des Palaos. En tant que nation atoll, nous voyons nos récifs endommagés et nos moyens de subsistance menacés. Nos océans et les communautés qui en dépendent ne peuvent pas attendre. » Selon l’Icri, environ un tiers de l’ensemble de la vie marine connue à ce jour tire sa survie du corail, de même qu’un milliard d’êtres humains au niveau global. Celui-ci joue également un rôle majeur dans le stockage du CO2.

« Si nous voulons que les récifs coralliens survivent, nous devons réduire radicalement nos émissions et maintenir le réchauffement de la planète à un niveau inférieur à 1,5 °C », plaide Peter Thomson, envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies pour l’océan.

Le 1,5 °C de réchauffement planétaire a été dépassé l’an dernier et pourtant, la seule boussole qui subsiste pour les États est l’accord de Paris de 2015, qui prévoyait ce seuil, seul gardien d’un monde vivable pour tous les peuples. La France est principalement concernée, elle qui héberge près de 60 000 km2 de récifs coralliens aux quatre coins du globe. Pour tenter de sauver les forêts tropicales des mers, les scientifiques préconisent, en sus de l’abandon des énergies fossiles, une planification de la restauration au niveau mondial ou encore l’arrêt de la surpêche.

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