"L'important est que l'assistance arrive par toutes les différentes routes" : pour les ONG, les largages d'aide humanitaire ne suffisent pas

À Gaza, où la situation de famine s'aggrave chaque jour en raison du blocus israélien, les parachutages depuis les airs se multiplient. Après la Jordanie, les Émirats arabes unis, le Royaume-Uni, l'Espagne et l'Allemagne, la France vient de larguer de l'aide humanitaire sur l'enclave palestinienne : 40 tonnes d'aides ont été larguées en milieu de journée, vendredi 1er août. "Merci à nos partenaires jordaniens, émiriens et allemands pour leur appui, ainsi que nos militaires pour leur engagement", a écrit Emmanuel Macron sur X. Avant de préciser : "Les largages ne suffisent pas. Il faut qu’Israël ouvre un plein accès humanitaire pour répondre au risque de famine."

Ce que confirme Antoine Renard, responsable du Programme alimentaire mondial (PAM) pour la Palestine, qui est de retour de Gaza depuis une semaine. "J'étais avec une mère de famille. Ses enfants ont ce que l'on appelle une soupe, qui est en réalité de l'eau chaude avec des épices. Elle-même passe parfois deux jours à ne pas manger...", rapporte-t-il. Mais à ses yeux, les largages d'aide humanitaire ne sont pas la solution.

"Le programme alimentaire mondial utilise les largages aéroportés de manière vraiment ultime, c'est lorsque nous n'avons vraiment aucune possibilité."

Antoine Renard

à franceinfo

Chaque caisse qui tombe provoque en effet des scènes de chaos comme à Al-Zawayda, jeudi 31 juillet. Le procédé est trop risqué et surtout insuffisant par rapport aux livraisons terrestres. "Un avion fait sept palettes. Un camion fait 14 palettes. On fait le double, détaille Antoine Renard. Ce qui est important, maintenant, c'est que l'assistance arrive par toutes les différentes routes qui nous permettent de rentrer dans Gaza. C'est pour cela que nous demandons le cessez-le-feu. Pour que nous ayons le plus de routes possibles. C'est ce qui est prioritaire."

Malgré les restrictions israéliennes, le PAM réussit tant bien que mal à faire passer 80 camions par jour. Il en faudrait 100 pour répondre en urgence aux besoins des Gazaouis.