"Un fiasco", "de l'huile sur le feu"… Bruno Retailleau ciblé par la gauche et l'extrême droite après les violences survenues lors de la victoire du PSG

De nouvelles violences à Paris, dans la nuit du dimanche 1er au lundi 2 juin, sont survenues en marge des célébrations du titre européen du Paris Saint-Germain avec 79 interpellations selon la préfecture de police. Des heurts qui s'ajoutent à ceux de la veille. Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a de nouveau qualifié les auteurs de ces violences de "barbares". L'utilisation de ce mot par le ministre choque les responsables politiques de gauche.

La gauche dénonce des propos intolérables du ministre de l'Intérieur. Selon le député socialiste Arthur Delaporte, Bruno Retailleau met de l'huile sur le feu. "C'est le spécialiste du pompier pyromane, explique le député. Il allume des incendies puis il fait semblant d'essayer de les éteindre." Le ministre de l'Intérieur est totalement sorti de son rôle, estime le sénateur communiste Ian Brossat : "On a un ministre qui est en réalité en croisade idéologique, ça n'est pas quelqu'un qui vise à gérer son ministère. C'est quelqu'un qui vise en permanence à nourrir un combat idéologique."

"C'est un croisé, pas un ministre. C'est particulièrement grave et dangereux. Ça ne contribue absolument pas à la concorde nationale."

Ian Brossat, sénateur PCF

à franceinfo


"Un ministre en croisade qui vise à déshumaniser une partie de la population", selon le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard. "Bruno Retailleau doit rendre des comptes", martèle le député LFI.

Ciblé par l'extrême droite

Ce mot barbare dérange même au sein du gouvernement. Encore une fois, l'exécutif n'est pas sur la même longueur d'onde. Par exemple, le ministre de l'industrie Marc Ferracci n'aurait pas utilisé le mot "barbare". "Parce qu'il y a une connotation historique, une connotation culturelle. Il y a presque une connotation anthropologique à ce terme. Ce sont des délinquants. Je ne juge pas la sémantique des uns et des autres, moi j'utilise les mots que je souhaite utiliser. Le mot que j'utilise, c'est que ce sont des délinquants puisqu'ils commettent des délits." Le ministre de l'Industrie appelle à une réponse judiciaire et pénale extrêmement ferme. Marc Ferracci appelle à une réflexion collective sur les violences

Bruno Retailleau est pris entre deux feux depuis les violences du week-end. Le ministre de l'Intérieur est aussi ciblé par l'extrême droite. Le Rassemblement national dénonce au contraire le laxisme du ministre de l'Intérieur et parle de "fiasco". "Paris est livré aux émeutiers", tacle le président du RN Jordan Bardella. La réponse aux violences "ne peut pas être uniquement sécuritaire", répond Bruno Retailleau. Une passe d'armes avec des avant-goûts de présidentielle en 2027, alors que le Rassemblement national voit Bruno Retailleau s'emparer de plus en plus de ses thématiques électorales fétiches.