Guerre au Proche-Orient : en Cisjordanie, des attaques israéliennes visent spécifiquement des soignants, selon MSF
En Cisjordanie occupée, on peut mourir faute de pouvoir accéder à un hôpital. Dans un nouveau rapport, publié le jeudi 6 février, Médecins sans frontières (MSF) a compilé les actes de violences contre les structures médicales en Cisjordanie depuis octobre 2023. L'ONG constate une multiplication d'incidents imputés à l'armée israélienne et aux colons juifs qui ont sérieusement entravé l'accès au soin des Palestiniens.
Pour les patients ou les blessés palestiniens, se déplacer est devenu une épreuve souvent insurmontable en Cisjordanie occupée. "C'est tellement compliqué de passer les checkpoints, d'arriver dans les structures de santé que, finalement, ils vivent vraiment avec la peur au ventre de se déplacer, explique Claire Nicolet, responsable des programmes d'urgence de Médecins sans frontières pour la Palestine. On a vraiment une mortalité aussi, des conditions chroniques qui vont se dégrader à cause du fait qu'ils ne sont pas bien suivis ou pas du tout suivis."
"C'est absolument énorme"
MSF constate aussi une recrudescence des violences contre les ambulances, les personnels hospitaliers et les centres médicaux qui peuvent être encerclés ou perquisitionnés, voire saccagés par l'armée israélienne ou par des colons juifs de Cisjordanie. "Les travailleurs de la santé, les ambulanciers, etc. se sont fait attaquer de très nombreuses fois, puisqu'on a eu 700 attaques sur des structures de santé, sur les hôpitaux, cette dernière année, poursuit Claire Nicolet. Ça veut dire deux par jour, donc c'est absolument énorme." Des pratiques en violation du droit humanitaire que les autorités israéliennes justifient à chaque fois pour des raisons de sécurité.