Beyrouth
Quand elle y réfléchit, Fatima a l’impression d’avoir progressé toute sa vie pour arriver à ce jour de juillet, en pleine guerre de 2006, quand elle a su qu’elle appartenait à la «communauté des hommes libres», ainsi que la télévision libanaise pro-Hezbollah, al-Manar, décrit les partisans du parti chiite, allié de l’Iran. «J’avais 18 ans. J’ai vu les immeubles tout autour de moi s’effondrer sous les bombardements israéliens. Ça m’a profondément changée», se souvient la jeune femme qui vit dans la banlieue sud de Beyrouth, l’un des fiefs du Hezbollah.
Secrétaire administrative, issue d’une famille peu impliquée politiquement, elle aurait pu en vouloir au parti chiite pour avoir kidnappé des soldats israéliens, précipitant le pays dans une guerre où 1200 Libanais sont morts. Elle n’a au contraire retenu que «le sacrifice de ses combattants, qui nous ont protégés de la folie meurtrière d’Israël», dit cette jeune femme attablée, il y a deux semaines, dans un café du quartier de Badaro…