Elections à Taïwan : qui est William Lai, partisan de l'autonomie face à la Chine, arrivé en tête de la présidentielle ?
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Le candidat à l'élection présidentielle de Taïwan, décrié par la Chine comme un "grave danger" en raison de ses positions en faveur de l'indépendance, est arrivé en tête du scrutin, samedi 13 janvier, selon des résultats officiels quasi-définitifs.
En début de soirée, le vice-président sortant William Lai (également connu sous le nom de Lai Ching-te), du Parti démocrate progressiste (DPP), était crédité de 40,3% des voix, selon ces résultats officiels portant sur plus de 96% des bureaux de vote, tandis que son principal opposant Hou Yu-ih, candidat du Kuomintang (KMT) qui prône un rapprochement avec Pékin, avait obtenu 33,4% des votes. Ce dernier a concédé sa défaite dans la soirée.
Agé de 64 ans, William Lai était le favori des sondages pour la présidentielle, à la tête du DPP, au pouvoir depuis 2016. Ce médecin de profession a notamment été diplômé à Harvard (Etats-Unis). Il est entré à l'Assemblée nationale taïwanaise en 1996 et a ensuite occupé de nombreux mandats, comme maire de la ville de Tainan, au sud de l'île, de 2010 à 2017. A cette date, il accède à la fonction de Premier ministre, avant de devenir le bras droit de la présidente élue en 2016 et réélue en 2020, Tsai Ing-wen.
Un partisan du statu quo dans le détroit de Taïwan
Son parti prône l'autonomie et la coopération avec les Etats-Unis, notamment. A rebours de ses adversaires, William Lai avait par exemple refusé "la fausse paix" proposée par Pékin, afin d'ignorer ce voisin tant qu'il se montre menaçant."Si nous perdons notre souveraineté, même si nous avons des échanges et une collaboration, je ne pense pas que ce sera une vraie paix", avait déclaré l'été dernier cet homme politique né au nord de l'île, dans une famille pauvre. "Nous sommes prêts à ouvrir la porte aux échanges et à la coopération avec la Chine à condition d'assurer notre souveraineté."
Lors de cette campagne, William Lai a affiché sa volonté de s'inscrire dans la continuité de Tsai Ing-wen. L'année dernière, il avait ainsi défendu le statu quo dans le très stratégique détroit de Taïwan. "Mon soutien au statu quo entre les deux rives du détroit sera inébranlable". "Je respecterai les (engagements) de la présidente" Tsai Ing-wen qui "ont permis au monde de voir clairement Taïwan pour ce qu'il est : une source de stabilité au milieu des incertitudes mondiales croissantes", a-t-il ajouté, affirmant que les tensions dans la région n'étaient pas "du fait de Taïwan, mais de la Chine".
Président, William Lai va-t-il aller encore plus loin dans un processus d'indépendance vis-à-vis de la Chine ? Comme l'explique Libération, l'homme politique a adouci les positions pro-indépendance qu'il avait prises par le passé. "Nous sommes déjà une nation souveraine nommée 'la République de Chine'. Nous n’avons pas besoin d’une déclaration d’indépendance", a-t-il récemment déclaré, rapporte le média.