"À la grâce de Dieu de toute façon" : à Rome comme à Lyon, les fidèles prient pour le pape François, hospitalisé pour une infection respiratoire
En ce lundi 17 février au soir, la place Saint-Pierre à Rome est calme. Les pèlerins venus pour le jubilé se dirigent vers la Porte sainte, à l’entrée de la basilique. Les touristes se promènent, le téléphone au bout des doigts. Tous savent que le pape de 88 ans est hospitalisé depuis vendredi, victime d'une infection respiratoire polymicrobienne.
"Tous mes vœux du fond du cœur pour notre pape. On y tient beaucoup", dit une femme qui traduit l’état d’esprit général des Italiens rencontrés au pied du Vatican. Mais c'est aussi le sentiment des personnes qui reconnaissent ne pas s’intéresser particulièrement à la vie de l’Église, comme Véronique, une touriste française qui vient de visiter la basilique Saint-Pierre. "Il a le droit d’être malade. C’est un être humain avant tout. Il a un petit coup de mou. On espère qu’il va se rétablir rapidement et reprendre ses fonctions", réagit-elle.
Inquiétude et tristesse à Rome
L’abbé Nicolas, originaire de Namur et actuellement étudiant dans une université pontificale à Rome, est confiant quant à l’évolution de l’état de santé du pape. "On sait qu’il est entre de bonnes mains, les médecins sont là. À la grâce de Dieu de toute façon", lance l'abbé. Employée dans une librairie à deux pas de la basilique Saint-Pierre, Ariana, elle, n’est pas aussi tranquille. "Je suis préoccupée parce que la figure du pape ces dernières années a été perçue soit négativement, soit positivement pour ceux qui le voient de l'extérieur".
"Pour l'Église, il est toujours le vicaire du Christ, et sachant combien de changements il y a dans le monde et combien il est important au niveau international, le fait qu'il soit absent en ce moment, ce n'est pas rien."
Ariana, une libraire de Romeà franceinfo
D’où qu’ils viennent, les pèlerins n’ignorent rien de l’état de santé de François. Julio est venu avec son frère du Mexique. Il reconnaît être triste de ne pas pouvoir voir le pape. "Nous aurions aimé venir à un moment où nous aurions pu le voir, car nous avons l'image de lui lorsqu'il est arrivé, de son activité, des grandes choses qu'il faisait lorsque son état de santé le lui permettait, et maintenant nous voyons qu’il est affaibli, s’attriste-il. Il est toujours bon de prier pour lui, pour qu'il aille bien, et nous avons la foi et l'espoir qu'il se rétablisse et qu'il poursuive cette mission que Dieu lui a confiée".
"Un homme bon", "ouvert d'esprit"
À Lyon, sur le parvis devant la basilique de Fourvière, l’état de santé du pape alimente aussi les conversations. Les fidèles sont confiants ou fatalistes. Une femme confie ne pas être inquiète. "Si ça doit lui arriver, chacun son tour”, dit-elle. "L'heure ne nous appartient pas, renchérit cet homme. C'est le Seigneur qui décide. J'ai un profond respect pour le pape parce que c'est lui qui porte le poids du monde sur les épaules. Tous les jours, je prie pour lui". "Il est déjà ressorti plusieurs fois de plusieurs soucis de santé, donc peut-être que ce sera le cas, avance cette autre fidèle. Sinon, on lui souhaite d'aller vite vers le Père, mais là, pour l'instant, on est plutôt dans la prière pour sa guérison".
Mais quoi qu’'il arrive, ce pape-là laissera une trace. "Il a fait avancer l'Église sur pas mal de sujets, estime cet homme. Je prie pour lui, je garde confiance. Même s'il arrive en fin de vie, je garde l'espérance qu'il nous portera toujours".
"Il a suffisamment fait de choses pour les chrétiens, et notamment les homosexuels dont je fais partie, et je le félicite."
Un fidèle à Lyonà franceinfo
"Je prierai toute ma vie pour lui, assure ce fidèle. C'est un pape que j'aime bien parce qu'il aime les pauvres. C'est un homme bon". Une femme reconnaît en le pape "un monument de la religion catholique. Il est assez ouvert d'esprit. J'espère qu'il va aller mieux. J'ai toujours une petite pensée pour lui, un peu émue". Enfin, un dernier fidèle croisé confie : "Je suis monté à Fourvière mettre un cierge pour sa guérison".
Selon le dernier communiqué de presse du Vatican, l’état de santé du pape est stable. Il n’a plus de fièvre. Le Vatican ajoute que le Saint-Père affiche un "tableau clinique complexe" qui a nécessité une
modification de son traitement. Il devrait rester hospitalisé jusqu'à mercredi au moins, même s'il a repris le travail.