REPORTAGE. "Le Hamas se reconstituera et planifiera le prochain massacre" : les proches des soldats israéliens morts rejettent l'accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza
Le gouvernement israélien se réunit, vendredi 17 janvier, pour voter l’accord de trêve avec le Hamas. Ce cessez-le-feu dans la bande de Gaza doit prendre effet dimanche avec la libération de trois premiers otages. Itamar Ben Gvir, ministre d’extrême droite de la Sécurité nationale, a déclaré qu’il démissionnerait si cet accord de "trêve irresponsable" était adopté.
Un accord que rejettent aussi des familles de soldats morts. Ils retrouvent quotidiennement depuis plus d’un an sous un chapiteau blanc en pleine ville de Tel Aviv comme Benaya qui professe un nouveau cycle de violence si la trêve est adoptée par le gouvernement. "Cet accord mènera à la libération de milliers de terroristes, estime le jeune homme. Ils circuleront en Judée Samarie et ils nous assassineront ici. Le retrait des soldats présents à Gaza mènera à l’arrêt de la guerre, et si elle s’arrête, nous ne pourrons pas éliminer ce mal qui a pour nom Hamas. D’ici cinq ans, le Hamas se reconstituera et planifiera le prochain massacre."
"Le gouvernement doit changer"
Noya a perdu son frère, qui a "sacrifié sa vie, dit-elle, pour défendre son bataillon". L’accord prévoit que les soldats captifs soient libérés en dernier. Elle ne l’accepte pas. "Un bon ami de mon frère fait partie des otages et il ne reviendra pas car on sait que si on cède tout maintenant comment pourrait-il rentrer ? Pourquoi sa vie ne compterait pas ?"
"Si nous acceptons que certains reviennent, cela veut dire qu’on laisse tomber les autres. Donc on veut tout le monde maintenant, pas un peu, pas peut être ou dans des années ! Nous devons détrôner le Hamas."
Noya, Israélienneà franceinfo
Le fils de Daniel était lieutenant-colonel, "un héros, déclare-t-il, qui a donné sa vie en affrontant des combattants du Hamas". Pour ce père endeuillé, Benyamin Nétanyahou capitule face à l’ennemi. "Le gouvernement doit changer. Ce deal est un horrible message envoyé à tous nos ennemis autour car il dit que la terreur paye. Il y a quelques années le soldat Gilad Shalit a été kidnappé par le Hamas et a été relâché en échange de la libération de plusieurs centaines de terroristes et Yahya Sinouar [l'ex-chef du Hamas, considéré comme l'architecte des attentats du 7 octobre 2023] a été libéré dans ce deal. On ne peut pas faire ça aux neuf millions de juifs qui vivent ici et aux enfants qui ne sont pas encore nés." Car, selon Daniel, ces enfants se retrouveront à "payer le prix de nos décisions".