Guerre au Soudan : famine, malnutrition… Un pays oublié en pleine urgence humanitaire

En début d'après-midi, chacun se presse dans un quartier d'Omdurman (Soudan), une gamelle à la main. Il est 15 heures, la cuisine d'un religieux, le Cheikh El Amin, commence à servir ses repas gratuits. Kamal Bachir vient ici tous les jours. Sans cet endroit, il "aurai[t] faim tout le temps", dit-il. La cuisine sert plusieurs milliers de repas chaque jour, la plupart pour des personnes déplacées.

Le système des cuisines communautaires s'est développé dans tout le pays. Il a permis à des centaines de milliers de personnes de survivre. Les bénévoles sont chargés de faire les provisions, parfois au péril de leur vie. Ici, la soupe populaire est entièrement financée par le Cheikh El Amin. 

Des enfants en malnutrition entre la vie et la mort  

De nombreuses autres cuisines dépendent directement de l'aide internationale. D'après les Nations Unies, 60% d'entre elles ont dû fermer depuis l'interruption brutale de l'aide américaine décidée par Donald Trump en janvier 2025. Sur les 13 millions de personnes déplacées au Soudan, la moitié sont des enfants. C'est le seul pays au monde dont plusieurs régions sont officiellement en état de famine, et la moitié de la population est en situation d'insécurité alimentaire. 

Dans tout l'État de Khartoum (Soudan), le plus peuplé du pays, l'hôpital d’Albuluk est le seul à encore disposer dune unité pédiatrique. Des enfants, qui souffrent de malnutrition aiguë sévère, y sont entre la vie et la mort. L'hôpital ne dispose que de trois lits, pour les cas les plus graves. Le département, qui accueille parfois plus de 150 patients par jour, est sous-dimensionné, indique le Dr. Ahmed Khojali, le directeur de l'établissement. 

Regardez l'intégralité du reportage dans la vidéo ci-dessus