TVA sociale : "C'est totalement inacceptable", l'Insoumis Manuel Bompard promet une "opposition ferme et radicale"

L'idée d'une TVA sociale pour financer les dépenses de la sécurité sociale est "totalement inacceptable", réagit le coordinateur national de La France insoumise Manuel Bompard, sur franceinfo mardi 27 mai, après la proposition de François Bayrou. Le Premier ministre a annoncé, mardi, sur BFMTV et RMC, qu'il souhaitait que les partenaires sociaux "puissent s'emparer" de cette question, car, selon lui, il y a "un problème de financement de notre modèle social". Cette mesure avait été votée en 2012, puis abrogée par l'ex-président socialiste François Hollande. Elle vise à compenser les baisses de cotisations sur le travail par une augmentation de la TVA pour financer la Sécurité sociale, dont le déficit atteint 15,3 milliards d'euros, selon la Cour des comptes.

"Nous serons radicalement contre", prévient le député des Bouches-du-Rhône. "C'est totalement scandaleux. Si le Premier ministre s'entête sur cette voie-là, il faut s'attendre à une opposition ferme et radicale", prévient Manuel Bompard. Le coordinateur de la France insoumise assure qu'il appellera "à la mobilisation la plus large possible contre une mesure aussi injuste et aussi ridicule".

Pour Manuel Bompard, "la TVA est l'impôt le plus injuste". "Vous avez aujourd'hui, pour les 10% les plus riches, 5% de leurs dépenses qui vont dans la TVA, alors que, pour les 10% les plus pauvres, c'est 12% qui vont dans la TVA", explique le député insoumis, citant les résultats d'une étude de l'Insee de 2015. "Si vous transférez une partie du financement de la protection sociale sur la TVA, vous mettez à contribution d'avantage les plus pauvres", affirme l'Insoumis.

"Les dépenses ont augmenté, parce que les besoins ont augmenté"

Par ailleurs, le coordinateur de LFI prône une augmentation des financements de l'Assurance maladie. Une proposition à contre-courant du gouvernement qui prévoit notamment des efforts sur le transport sanitaire en taxi qui a explosé, passant de 2 à 3 milliards d'euros en cinq ans. C'est l'une des raisons de la colère des taxis qui se mobilisent depuis une semaine.

"Je soutiens la mobilisation des taxis", répète le député des Bouches-du-Rhône, assurant que le secteur n'est "pas fermé à l'idée de faire des économies". "Si les dépenses ont augmenté, c'est parce que les besoins ont augmenté", rappelle Manuel Bompard. Il dénonce aussi la "politique de suppression des hôpitaux de proximité" qui a pour conséquence des "transports plus longs".