Nouvelle attaque de drones contre la Flottille pour Gaza

Eaux internationales, envoyé spécial à bord du Mia Mia.

À plus de 200 milles nautiques des côtes les plus proches, l’équipage du Mia Mia, comme tous ceux de la Global Sumud Flotilla, a dû redoubler de vigilance dans la nuit du 21 au 22 septembre. Du coucher du soleil jusqu’au petit matin, plusieurs drones de provenance et aux intentions inconnues ont survolé les navires.

Le Sirius, le plus gros voilier de la flotte, a déclenché le protocole d’urgence prévu en cas d’attaque imminente. Les radars et systèmes de communication de certains navires ont dysfonctionné pendant plusieurs heures, occasionnant une panne dans le système de traçage à distance des bateaux.

Risques d’interceptions et d’attaques

Dimanche en milieu d’après-midi, Thiago Avila, l’un des principaux membres du comité de pilotage de la flottille, avait organisé une réunion en ligne. À bord du Mia Mia, chacun s’est installé, soit dans le carré du bateau, soit dans le cockpit, les yeux rivés sur le téléphone, attentif au rappel des comportements à tenir en cas d’interception par les forces de sécurité israéliennes, d’intervention des unités spéciales ou d’attaque de drones. Si l’un de ces objets volants s’approche de façon menaçante, l’alerte doit être donnée.

Toutes les personnes à bord doivent se rassembler, munies de leurs gilets de sauvetage, dans la partie du navire opposée à celle que le drone survole et se préparer à évacuer s’il largue un objet explosif ou incendiaire. De telles hypothèses ne relèvent pas de la fiction. Dans le port de Tunis, il y a dix jours, des drones ont frappé l’un des bateaux de la flottille.

« Il faut avoir des yeux partout »

Peu avant la tombée de la nuit, le capitaine du Mia Mia recevait l’information de la présence de deux drones dans le secteur où navigue la flottille. La consigne : tous les voiliers doivent se regrouper et naviguer plus proches les uns des autres. « Il faut qu’en plus du capitaine et des équipiers, tout le monde participe sérieusement à un tour de garde, insiste Tim, un des marins. Thiago a rappelé, cet après-midi, la grande probabilité que nous soyons attaqués. »

Toute la nuit, à tour de rôle, par groupe de trois personnes sur le qui-vive, on se relaie. Tout autour, la mer est d’huile, le ciel étoilé et le vent absent. Régulièrement, un doigt se tend vers le ciel. « Un ici, un autre là ! » Cela n’arrête pas. Chacun essaie de garder son calme.

Ayman, un jeune militant tunisien du Parti des travailleurs (communiste), qui a découvert l’action politique pendant la révolution tunisienne, écrit à ses followers sur les réseaux sociaux : « À partir de cette nuit, la chose devient sérieuse. (…) Nous ne sommes pas venus pour rebrousser chemin, nous sommes venus (…) pour briser un siège injuste. » Au petit matin, la fatigue à bord est palpable mais la détermination des pacifistes embarqués reste intacte. Ils veilleront les uns sur les autres jusqu’à Gaza.

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