Soudan : 3,2 millions d’enfants de moins de cinq ans risquent de souffrir de malnutrition
Les Soudanais sont victimes, depuis 2023, d’une nouvelle guerre civile responsable de milliers de victimes civiles et 11 millions de déplacés. Et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef) a averti publiquement que 3,2 millions d’enfants de moins de cinq ans risquent de souffrir de malnutrition aiguë au Soudan en 2025.
Et parmi eux, « environ 772 000 enfants risquent de souffrir de malnutrition aiguë sévère », a précisé à l’Agence France Presse, jeudi 9 janvier au soir Eva Hinds, responsable du plaidoyer et de la communication de l’Unicef au Soudan. Il s’agit de la forme de dénutrition la plus mortelle.
Une nouvelle inquiétante, dans un contexte déjà désastreux pour les Soudanais et leurs enfants, qui, au-delà de la famine, subissent des bombardements, des exécutions extrajudiciaires, et des violences sexuelles, dans un contexte de guerre opposant l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane aux FSR du général Mohamed Hamdan Dagalo, dit Hemedti.
La nécessité d’un « accès humanitaire immédiat »
De manière générale, l’Unicef dénonce le faible accès aux soins médicaux et à l’eau potable, le manque d’hygiène, les pratiques alimentaires inappropriées surtout pour les nourrissons, les enfants et les femmes, ainsi que l’insécurité alimentaire. Autant de difficultés qui sont les principales causes structurelles de la malnutrition aiguë.
La famine a déjà frappé cinq régions du Soudan, selon des agences de l’ONU s’appuyant sur un récent rapport du système de classification de la sécurité alimentaire (IPC). L’IPC prévoit que la famine s’étendra à cinq autres districts de la région occidentale du Darfour au Soudan d’ici mai, une vaste zone qui a connu les pires violences du conflit. En outre, 17 autres régions de l’ouest et du centre du Soudan sont également menacées de famine. « Sans un accès humanitaire immédiat et sans entrave facilitant une intensification significative de la réponse multisectorielle, la malnutrition risque de s’aggraver dans ces zones », a expliqué Eva Hinds.
En début de semaine, le gouvernement américain avait formellement accusé, mardi 7 janvier, les Forces de soutien rapide (FSR) d’avoir commis un « génocide » au Soudan. Une qualification établie sur la base d’informations faisant état du meurtre « systématique » d’hommes et de jeunes garçons ainsi que de viols ciblés de femmes et de jeunes femmes « du fait de leur origine ethnique », a déclaré le secrétaire d’État américain Antony Blinken dans un communiqué.
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