«Grenelle» sur la violence des mineurs, sécurisation des établissements scolaires... Le plan de l’exécutif pour les jeunes

Opération «autorité» lancée. Alors que le premier ministre doit effectuer un déplacement sur ce thème jeudi matin à Viry-Châtillon (Essonne), - ville endeuillée par la mort de Shemseddine, cet adolescent de 15 ans passé à tabac à proximité de son collège - , l’exécutif dévoile son jeu sur la question sécuritaire. Dont se sont, depuis longtemps, saisis Les Républicains et la droite nationaliste. Pour l’occasion, Gabriel Attal prononcera dans la foulée un grand discours régalien sur «l'autorité au cœur de la République».

Dix jours également après l’agression de Samara, cette jeune fille attaquée par trois jeunes de 13 à 15 ans à Montpellier, - épisode qui a défrayé la chronique - Emmanuel Macron a demandé, ce mercredi, au premier ministre d'organiser une «grande concertation» sur la violence des mineurs, dressant un parallèle avec le «Grenelle» entrepris en 2019 sur les violences conjugales, selon une information du Parisien confirmée au Figaro.

Objectif ? Trouver des réponses au «surgissement de l'ultraviolence» dans «le quotidien, chez des citoyens de plus en plus jeunes», a déclaré le chef de l’État en Conseil des ministres, selon un participant. Défi qui «exige un travail de temps long et engage tous les acteurs», des maires aux associations en passant par les parents et les professeurs. Cette «mobilisation d’ampleur», située au même niveau que la lutte contre les féminicides, et que le chef de l’État appelle de ses vœux, doit permettre «de mettre fin au processus de décivilisation» qu’il avait lui-même «dénoncé» il y a quelques mois. Raison pour laquelle «le premier ministre lancera (jeudi) ce cycle de concertations».

Une nouvelle circulaire

Emboîtant le pas du couple exécutif qui a initié cette séquence «fermeté», la ministre de l’Éducation nationale Nicole Belloubet et la ministre déléguée chargée de la Citoyenneté de France Sabrina Agresti-Roubache ont envoyé ce mercredi, selon nos informations, une circulaire, aux autorités compétentes (préfets, recteurs...), visant à renforcer la sécurité des établissements scolaires à la vue des «récents évènements».

Les deux membres du gouvernement formulent plusieurs demandes à ces dernières. D’abord, de «réunir sous un mois, dans chaque département un état-major de sécurité consacré spécifiquement» à ce dossier. Ensuite, de «partager un bilan des faits notables et la couverture des dispositifs qui concourent à la sécurisation.» Et enfin d’«établir une liste d’établissements particulièrement sensibles, sur la base d’une analyse de la sécurisation existante, des faits d’établissements et des faits de délinquance constatés.»