"Je ne demande pas de passe-droit" : l'avocat de Serge Atlaoui, condamné à mort en Indonésie et incarcéré en France, sollicite une grâce présidentielle
Près de trois mois après son retour en France, Serge Atlaoui reste incarcéré malgré une demande de grâce présidentielle qui tarde à être examinée par l’Elysée, selon les informations de France Inter, jeudi 1er mai. Le Français a été condamné à mort en Indonésie pour un trafic de drogue auquel il nie avoir participé. Il a passé 20 ans en détention, dont 17 dans les couloirs de la mort.
Agé de 61 ans, le Mosellan a obtenu un retour en France il y a près de trois mois. Depuis, Me Richard Sédillot, son avocat, demande une grâce présidentielle. "Je ne demande pas de passe-droit. Mais la situation qui a été la sienne justifierait tout de même un examen particulièrement attentif de son dossier", estime l'avocat. "C'est cette dernière marche qu'il serait temps de lui permettre de gravir, cette dernière marche qui lui permettra enfin d'embrasser les siens", plaide Richard Sédillot.
Une situation qui "humainement, pose de véritables difficultés"
L'avocat précise que Serge Atlaoui devait passer un examen médical à l'hôpital. Mais il "n'a pas pu être réalisé, au motif que le policier qui l'accompagnait a interdit qu'on lui retire les menottes", déplore l'avocat. Il dénonce "une situation qui, humainement, pose de véritables difficultés". Il souhaite que soit pris en considération le fait que le Français a été détenu "près de 20 ans en Indonésie pour des faits qu'il a toujours contestés, et qu'il a passé plus de 17 ans dans les couloirs de la mort". "Il a besoin de recevoir les soins que son état de santé exige."
Serge Atlaoui avait été arrêté en 2005 dans une usine près de Jakarta, en Indonésie, où des dizaines de kilos de drogue avaient été découverts et les autorités l'avaient accusé d'être un "chimiste". Le Français s'est toujours défendu d'être un trafiquant de drogue, affirmant qu'il n'avait fait qu'installer des machines industrielles dans ce qu'il croyait être une usine d'acrylique.
Initialement condamné à la prison à vie, il avait vu la Cour suprême indonésienne alourdir la sentence et le condamner à la peine capitale en appel en 2007. Rapatrié en France le 5 février 2025, sa condamnation à mort a été commuée en droit français le 12 février à 30 années de réclusion criminelle.
Me Richard Sédillot espère que le dossier de son client sera pris "en considération" et que sa demande de grâce présidentielle sera "examinée avec, si ce n'est célérité, du moins une certaine attention qui s'impose". Sollicité par France Inter mercredi sur cette demande de grâce présidentielle, le ministère de la Justice n'a pas répondu.