Guerre à Gaza : Israël lance une offensive terrestre et bombarde les abris faisant au moins 23 morts selon Al Jazeera
Dans la bande de Gaza, les habitants subissent l’intensification des opérations militaires israéliennes. Depuis vendredi matin, ces forces ont commencé des attaques terrestres à Choujaïya, un quartier de Gaza-ville. Dans un communiqué, l’armée a indiqué que cela visait à « étendre la zone de sécurité » en référence à la zone tampon qu’elle a établie à l’intérieur de la bande de Gaza, le long de la frontière entre Israël et l’Égypte.
Ordres iniques d’évacuations pour les civils
Alors qu’au moins 30 personnes ont été tuées selon la Défense civile à Gaza depuis l’aube, des dizaines de milliers de Palestiniens ont repris le chemin de l’exode. Ils tentent à nouveau de trouver des refuges dans des écoles, hôpitaux ou autres bâtiments publics.
Car l’armée a renoué avec des ordres iniques d’évacuations pour les civils qui se retrouvent à fuir une énième fois dans des zones prétendument sûres. Mais Israël a encore visé jeudi des abris et des centres où se trouvent les déplacés comme le complexe scolaire dans l’est de la ville de Gaza. Pratiquement, la quasi-totalité des 2,4 millions d’habitants de Gaza ont déjà été déplacés.
Des sources médicales à Gaza ont témoigné auprès d’Al Jazeera vendredi affirmant que 23 personnes ont été tuées dans des bombardements depuis le début de la journée. Sur ce chiffre, 17 auraient été tuées lors d’une frappe sur un bâtiment dans un quartier, au sud-est de Khan Younès.
Le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou avait promis dans un appel aux crimes : « Nous morcelons la bande de Gaza et nous augmentons la pression pas à pas, afin qu’ils nous rendent nos otages ». Le même jour, son ministre de la Défense, Israël Katz, avait également annoncé l’extension de l’offensive militaire à Gaza pour s’emparer de « larges zones » sous couvert de créer des « zones de sécurité ».
Depuis la rupture unilatérale du cessez-le-feu par Israël, le 18 mars, les attaques aériennes ont largement repris. Et elles ont été particulièrement meurtrières, jeudi selon le ministère de la Santé de Gaza, contrôlé par le Hamas et jugé fiable par l’ONU, avec plus de 100 personnes tuées en vingt-quatre heures. Au total, près de 1 249 personnes seraient mortes en trois semaines, portant le bilan total à 50 609 depuis le 7 octobre 2023.
Quelques jours auparavant, dans le sud du territoire palestinien, quinze ambulanciers et secouristes, dont au moins un employé des Nations unies, ont été tués par l’armée israélienne le 23 mars. Leurs corps avaient été retrouvés dans une fosse commune, près de Rafah. « Je suis horrifié par les meurtres de 15 personnels de santé et travailleurs humanitaires, qui soulèvent de nouvelles inquiétudes quant à la commission de crimes de guerre par l’armée israélienne », a déclaré Volker Türk devant le Conseil de sécurité de l’ONU. D’autres équipes d’urgence et d’aide avaient été frappées l’une après l’autre pendant plusieurs heures alors qu’elles cherchaient leurs collègues disparus a également relevé le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA).
Le siège doit être levé
Face au nouveau blocus imposé par Israël depuis un mois contre l’entrée de l’aide humanitaire, le commissaire général de l’UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine au Proche Orient) Philippe Lazzarini condamne : « Les autorités israéliennes continuent d’interdire l’entrée des produits de base : nourriture, médicaments, carburant : une punition collective. Les gens meurent de faim, le chaos et les pillages ont repris. Hier (mercredi, ndlr), au centre de distribution de l’UNRWA, un homme a tiré des coups de feu en l’air. Des milliers de personnes se sont rassemblées. Le centre et les bâtiments environnants ont été pillés et endommagés. L’aide doit être autorisée et le siège doit être levé ».
En Cisjordanie, la situation ne cesse de se dégrader pour les Palestiniens dans les territoires occupés. Dans les environs de Bethléem, à Houssane, un jeune de 17 ans a été tué. Le maire, Jamal Sabatine, a confirmé que les soldats avaient tiré sur des lanceurs de pierres, jeudi, « en a tué un et blessé un autre. Les soldats les ont pris et ne les ont toujours pas rendus ». Un responsable du Croissant-Rouge palestinien a déclaré à l’AFP que son équipe avait été empêchée par les forces israéliennes de s’approcher de la scène, ce qui a empêché les médecins de fournir une assistance.
Le ministère palestinien de la Santé a annoncé vendredi la mort d’un homme de 42 ans, Husseïn Hardan, fauché par un tir israélien à l’aube à Jénine. Interrogée par l’AFP sur cette annonce, l’armée israélienne n’avait fait aucun commentaire en milieu de journée. Au moins 917 Palestiniens ont été tués depuis le 7 octobre par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l’Autorité palestinienne.
Le président français, Emmanuel Macron se rendra lundi et mardi, en Egypte. Il pourrait se rendre mardi, dans la ville d’al-Arich, à 50 km de la bande de Gaza, pour rencontrer des acteurs humanitaires et sécuritaires afin de « marquer sa mobilisation constante en faveur d’un cessez-le-feu », a annoncé jeudi l’Elysée. Al-Arich sert de base pour l’aide destinée à passer par Rafah et aujourd’hui bloqué.
Avec les autorités égyptiennes, qui font partie des forces médiatrices entre Israël et le Hamas, l’urgence d’un cessez-le-feu pour les Gazaouis qui ne doivent plus être « soumis à la catastrophe humanitaire dans laquelle ils se trouvent et aux frappes israéliennes qui menacent leur
sécurité », a indiqué l’Élysée.
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