Les provocations russes se poursuivent et les incidents se multiplient depuis quelques jours. Des drones, d'origine inconnue, ont survolé dans la nuit du mercredi 24 au jeudi 25 septembre plusieurs aéroports au Danemark, entraînant la fermeture de l'un d'eux pendant plusieurs heures. Ces incidents dans le ciel danois interviennent après des événements similaires en Pologne et en Roumanie, et la violation de l'espace aérien estonien par des avions de chasse russes.
L'Otan a répliqué, dénoncé et convoqué des réunions, mais Emmanuel Macron, dans un entretien à la chaîne France 24 et à RFI, appelle à être beaucoup plus sévère : "Et s'il y avait des nouvelles provocations, [il faudra] monter d'un cran parce que ça voudrait dire que la Russie aura choisi de monter d'un cran. Il en va aujourd'hui de la sécurité de l'Europe. Donc, nous ne pouvons pas laisser installer l'idée que la Pologne, l'Estonie, la Roumanie seraient en situation de faiblesse parce que l'étape d'après, c'est l'Allemagne, puis nous."
"Monter d’un cran" donc, mais sans faire de politique-fiction sur la nature exacte de la réplique. Emmanuel Macron invoque tout juste l’article 5, la solidarité des membres de l’alliance et donc des Etats-Unis si un autre pays est attaqué. En marge de l’assemblée générale de l’ONU, Donald Trump a appelé à abattre les appareils russes suspects, au risque que plus personne ne croit aux revirements du président américain.
"C'est un message très clair du président américain"
Des revirements comme celui sur l'Ukraine, puisque Donald Trump estime désormais que Kiev était désormais en mesure de "regagner son territoire dans sa forme originelle". Emmanuel Macron a réagi pour la première fois avec un peu de méfiance, mais aussi de l’optimisme. Le président français a envie d’y croire même s’il ne répond pas à la question de savoir s'il peut vraiment faire confiance à Donald Trump.
Dans l’esprit des diplomates Français, il y a l’idée que le président américain est touché dans son orgueil, lassé et fatigué par les trahisons de Vladimir Poutine et les promesses non-tenues. Emmanuel Macron le dit plus poliment. "C'est un message très clair du président américain pour dire que la Russie est sans doute plus faible, plus fragile que beaucoup ne l'ont dit, qu'il a pu parfois le penser. Donc ça veut dire qu'aujourd'hui les États-Unis d'Amérique et le président Donald Trump, très clairement, ont une perspective nouvelle."
"Je ne vous dirai pas aujourd'hui qu'un cessez-le-feu est à portée de main"
Pour Emmanuel Macron, Donald Trump voit bien que les Ukrainiens résistent, que les Européens s’organisent pour assurer leur sécurité et que l’économie russe est affaiblie. Mais ce changement de braquet dans la communication du président américain, ne veut pas dire que la fin de la guerre est proche. "Je ne vous dirai pas aujourd'hui qu'un cessez-le-feu est à portée de main, précise le président français. Nous avons vu la disponibilité du président Zelensky. Il dit qu'il est prêt, mais, et je ne vois pas de disponibilité de la part du président Poutine."
À tel point qu’Emmanuel Macron estime qu’une rencontre entre Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky semble compromise. "J'espère que ce moment viendra", répète-t-il. Autrement dit, que Donald Trump exerce une pression suffisante sur le chef du Kremlin. Même si le président des États-Unis reste toujours aussi insaisissable, incontrôlable et imprévisible.