Guerre en Ukraine : à Washington, les Européens repartent avec de belles images mais peu d'avancées concrètes
Donald Trump a dit vouloir s'"impliquer" dans les garanties de sécurité après le sommet à la Maison Blanche lundi 18 août, où les Européens étaient venus faire bloc autour de Volodymyr Zelensky. Le but : empêcher le président américain de lui imposer un deal dont les termes seraient ceux de Moscou. Si la journée de lundi n'a pas donné lieu à d'avancées concrètes, le soulagement prédomine chez les Européens.
Dans le Bureau ovale, des rires, un ton badin et un Donald Trump aimable avec Volodymyr Zelensky, sans humiliation comme en février dernier. J.D. Vance, le vice-président américain, est lui resté silencieux, avant un échange à huis clos. "C'était la meilleure conversation" qu'ils aient jamais eue, assure le président ukrainien à la sortie.
Des images d'unité "belles, cadrées"
Il y a ensuite la photo de l'unité envoyée depuis Washington à Vladimir Poutine : Volodymyr Zelensky, les dirigeants européens assis à la même table autour de Donald Trump, qui les couvre de compliments. Les Européens ont pu aborder les sujets qui fâchent sous l'œil des caméras, comme le chancelier allemand Friedrich Merz qui défend un cessez-le-feu avant le début de toutes négociations. "Nous voulons tous voir un cessez-le-feu, travaillons là-dessus, mettons la Russie sous pression", a-t-il plaidé.
Mais sur ce point, Donald Trump s'est montré inflexible et aligné sur le Kremlin : "Un cessez-le-feu n'est pas nécessaire", a-t-il répété. Qu'importe, les images étaient "belles, cadrées", se félicitent un membre de l'exécutif français.
Emmanuel Macron "prudent" sur les avancées
Sur le fond, les Européens voulaient des avancées sur des garanties de sécurité. C'était leur sujet prioritaire, et sur ce point, ils attendaient des Etats-Unis du concret, "de la substance" selon la formule d'Emmanuel Macron. Lundi, Donald Trump a dit vouloir s'impliquer, coordonner, mais est-ce assez ? Non, à entendre le président français, qui a salué néanmoins un progrès. "Je le dis, on a progressé, a-t-il affirmé. Mais je serai encore très prudent, car tout cela est éminemment complexe, plein de détails, et il faut travailler sur la matérialité des choses. Ces derniers jours, les Américains ont marqué leur disponibilité et leur volonté de rentrer dans cette coalition."
Le président américain a également annoncé avoir obtenu un feu vert de Vladimir Poutine pour organiser une réunion bilatérale avec Volodymyr Zelensky dans les prochains jours, avant une réunion trilatérale. Mais Emmanuel Macron semble douter de la sincérité du chef du Kremlin. "Une réunion, c'est une avancée. Je ne peux pas préempter ses résultats, a-t-il nuancé. Est-ce que je pense qu'ils pourront être conclusifs ? Je resterai prudent". Il s'est dit favorable à des sanctions contre Moscou s'il refusait de s'engager.