Si Emmanuel Macron et Gabriel Attal avaient encore des doutes, la crise agricole est là pour leur rappeler qu’un changement de premier ministre ne vaut pas remise des compteurs à zéro. Si la nouveauté et, éventuellement, la jeunesse attirent l’attention et suscitent un soupçon de bienveillance initiale, elles n’offrent pas un crédit renouvelé et illimité.
Si un écart, inédit, de trois semaines a été prévu entre la nomination d’Attal et son discours de politique générale, c’était, confiaient des proches, pour avoir le temps de «vider les poubelles» avant de présenter sa propre feuille de route. Solder le passé pour pouvoir aborder le futur. Se débarrasser des mesures impopulaires pour entraîner vers des perspectives plus réjouissantes. Parmi ces «poubelles», la hausse du prix de l’électricité, forcément désagréable à annoncer, et que Bruno Le Maire a portée sans tourner autour du pot.
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Mais le travail d’un chef de gouvernement n’est pas de solder des crises pour pouvoir avancer, mais d’avancer…