Guerre en Ukraine : "Vladimir Poutine continue à tenir son langage hypocrite, il ira jusqu'au bout de sa guerre coloniale", regrette Jean-Noël Barrot

Le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot dénonce, mardi 20 mai sur France Inter, le "langage hypocrite" de Vladimir Poutine au sujet de la guerre en Ukraine. Le président russe s'est entretenu lundi avec son homologue américain Donald Trump et a qualifié cette conversation d'"utile", mais n'a pas consenti à un arrêt des combats sans conditions comme réclamé par Washington et Kiev.

"Je crois que Vladimir Poutine continue à tenir son langage hypocrite et chacun a bien compris qu'il ira jusqu'au bout de sa guerre coloniale si nous n'y mettons pas un coup d'arrêt", déplore le ministre français. "Bien sûr, ce serait utile que les Etats-Unis tapent du poing sur la table", souligne-t-il. "Mais sans attendre les décisions américaines, prenons-nous en charge et dissuadons Vladimir Poutine de continuer cette guerre, poussons Vladimir Poutine à mettre fin à son fantasme impérialiste en actant des sanctions qui soient véritablement dissuasives", insiste-t-il.

"Essouffler l'économie russe"

Pour cela, Jean-Noël Barrot dit vouloir "aller plus loin" sur les sanctions contre la Russie. Les principaux alliés européens de l'Ukraine se sont entendus lundi pour "accroître la pression" sur Moscou, comme l'avait promis dès vendredi la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. L'Union européenne a approuvé la semaine dernière un 17e paquet de sanctions contre la Russie, qui cible de nouveaux pétroliers "fantômes" utilisés pour contourner les sanctions déjà existantes pour limiter les exportations de pétrole russe.

Ursula von der Leyen a en outre évoqué un 18e paquet de sanctions en préparation. "Je salue le fait que la Commission européenne ait décidé de passer à l'échelon supérieur, et je l'invite à présenter, je crois qu'elle le fera dans les prochains jours, un paquet qui sera véritablement dissuasif, qui permettra de dévitaliser, d'essouffler l'économie russe et d'alourdir la facture pour Vladimir Poutine de cette guerre coloniale", ajoute le chef de la diplomatie française.