Victime de «revenge porn», une collégienne a été brûlée au fer à repasser par sa mère et battue par son frère

Une rivalité amoureuse qui est partie beaucoup trop loin. En mars dernier au Bourget (Seine-Saint-Denis), au sein du collège Didier-Daurat, une adolescente a piégé Anna (le prénom a été changé), une fille de quinze ans qui était attirée par le même garçon qu’elle. Le Parisien  raconte qu’aidée par l’une de ses amies, la jeune fille a organisé un rendez-vous dans une cave entre Anna et le garçon. L’une d’elles aurait alors filmé la collégienne en train de réaliser une fellation, tandis que l’autre aurait diffusé la vidéo sur les réseaux sociaux.

Victime de «revenge porn », la jeune fille n’a vraisemblablement pas pu compter sur sa famille. Son frère aîné l’aurait effectivement rouée de coups et sa mère lui aurait brûlé le mollet avec un fer à repasser. Le parquet confirme que, placés en garde à vue, ils ont tous deux été déférés devant le tribunal de Bobigny.

Un enchaînement de violences

Le «revenge porn» (contenu sexuellement explicite publiquement partagé sans le consentement de la personne concernée, en guise de « vengeance ») est un aspect particulièrement grave du cyberharcèlement qui gangrène les milieux scolaires . 

Dans son collège, la vidéo d’Anna s’est rapidement retrouvée sur les téléphones de tous les élèves. Après avoir très gravement entaché la réputation de l’adolescente, les deux autrices ont décidé d’aller encore plus loin.

Connaissant bien la famille d’Anna, elles se sont rendues à son domicile et sont tombées sur le grand frère de cette dernière. Elles lui auraient alors montré les images et le jeune homme aurait immédiatement réagi en attaquant sa petite sœur sous les yeux de ses deux camarades. En plus de ce terrible épisode, Anna a eu à affronter de nouvelles réactions violentes et injustes. Le Parisien rapporte que selon une source policière, sa mère se serait saisie d’un fer à repasser et aurait tenté de la brûler au visage, avant de finalement se rabattre sur un de ses mollets. Le médecin légiste qui a examiné l’adolescente a estimé qu’elle avait besoin de 10 jours d’ITT.

Des confessions alarmantes

Comment la situation s’est débloquée ? Tandis que la vidéo dégradante d’Anna continuait de circuler au sein du collège Didier-Daurat, la direction de l’établissement a finalement été tenue au courant de la situation après le signalement d’une élève. Convoquée le mercredi 9 avril, Anna a raconté ce qu’elle avait vécu, allant de la cruauté de ses deux camarades jusqu’aux violences qu’elle a subie chez elle. Après ce témoignage, le principal de l’établissement a directement alerté le procureur de la République de Bobigny.

Les membres de la famille d’Anna ont été entendues et placés en garde à vue. À son terme, le vendredi 11 avril, la mère et le frère de la collégienne ont été déférés devant le tribunal de Bobigny. Niant avoir brûlé sa fille volontairement, «la mère de la victime a été placée en détention provisoire, tandis que son frère a été placé sous contrôle judiciaire dans l’attente de l’audience qui se tiendra le 30 mai devant la 17e chambre», explique le parquet de Bobigny. Le père, absent de l’histoire qui n’a semblé y jouer aucun rôle, va faire l’objet d’un stage de responsabilité parentale. Les deux adolescentes ayant piégé Anna ont quant à elle été convoquées par la brigade locale de la protection de la famille du commissariat de La Courneuve. Seule l’une d’elles se serait présentée aux enquêteurs et aurait avoué sa participation aux faits.